macules d'ophrys mouvance arachnitiformis

Bonjour à tous,

Une petite question me taraude depuis des années.

En voyant vos photos et en me replongeant un peu dans les miennes je me pose une question.

Comment peut-on expliquer les couleurs allant du bleue au blanc sur les macules du complexe arachnitiformis ?
Seul le centre du labelle étant affecté les autres pièces florales étant de couleur normale.

J'ai l'impression que ce type de variations touche très peu les autres ophrys mais n'est-ce qu'une impression ?

Découverte en Corse le 22 avril 2015, il s'agit d'Ophrys incubacea... Bon mon illustration ne répond pas directement à ta question.



Christophe

C'est vrai qu'arachnitiformis est l'un des Ophrys les plus variables, mais pas seulement sur la macule. Seul la cavité stigmatique et le gynostème échappent un peu à cette variabilité. C'est sûrement l'essentiel.

Certains il y a quelques temps avaient essayé d'y mettre un semblent de classification mais s'y sont cassé les dents !!!

Et bizarrement malgré tout cela cette espèce est quasiment toujours très facilement identifiable ...

La présence d’une large tache blanche (viridisme partiel) ou bleutée (lorsque un peu de pigment anthocyanique est encore présent) sur le labelle a été observée chez pas mal d’Ophrys (au moins 25 taxons), dont le labelle est modifié en ce sens que la région de la macule n’est plus discernable, mais remplacée par une large tache blanche (dépigmentée) ou bleutée (légère présence de pigment anthocyanique). Pourquoi ce viridisme partiel touche-t-il seulement la région maculaire ?. D'après JP Ring, éminent spécialiste des macules, « Il semblerait qu’une relation existe entre la macule et une zone centrale en général dépigmentée, au vu de ce qu'on peut voir chez Ophrys aveyronensis, lorsque la macule prend l'aspect en écusson et où toute cette zone de l'écusson prend alors une coloration particulière ». C'est très clair ici chez cet Ophrys incubacea.
Pour en comprendre la cause, il est nécessaire de considérer l’organisation du labelle entier (un pétale particulier) et sa régionalisation, ainsi que le fait que ce sont les cellules épidermiques de la face supérieure du labelle qui sont impliquées dans les caractéristiques structurales et la coloration du labelle et de sa macule. Selon JP Ring (2002, 2007), il ne s'agit pas d'une anomalie de la macule, mais d'un cas de viridisme partiel lié à la région centrale du labelle, et qui dépasse d'ailleurs les contours de la macule. La limite de la macule peut cependant demeurer parfois visible du fait d’un léger contraste entre le blanc de la macule et le restant du labelle, avec dans le cas du viridisme partiel une limite difficile à cerner du fait de la faible extension de l'auréole viridique autour de la macule.

HY

Merci Yves pour ces explications; mais il me semble qu'il n'y a pas seulement archnitiformis qui peut présenter une macule que je qualifie d'uniforme (verte, blanche, bleue)

Christophe

Christophe Boillat a écrit:Merci Yves pour ces explications; mais il me semble qu'il n'y a pas seulement archnitiformis qui peut présenter une macule que je qualifie d'uniforme (verte, blanche, bleue)

Christophe

En effet, les Ophrys passionis peuvent aussi présenter ce caractère, mais d' après mes observations faites lors de nombreuses années à parcourir les dunes locales, les émergences de ces plants sont sporadiques, assez aléatoires d' une année sur l' autre. Elles ne se produisent pas aux mêmes emplacements, donc pas sur les mêmes plants semble-t-il, et je ne pourrais dire s' il s' agit d' éclipses de floraison propres à ces plants ou bien d' un phénomène lié à des conditions extérieures.
Lorsqu'on trouve ce genre de plant, par ressemblance de la fleur avec une figure fantomatique connue de la BD, on le surnomme Casper (Cf. ICI en fin de page 1) (et LÀ)