La Crète mai 2022

La Crète en mai c'était risqué mais depuis notre dernier séjour en 2014 avec Fred, Benoît, Jean et Monique, nous rêvions d'y retourner avec l'espoir de voir enfin Cephalanthera cucullata à la floraison tardive.
Nous avons donc passé une semaine à Spili où nous avons prospecté chaque endroit épargné par les moutons ou non clos de barbelés entre Spili et Gerakari.

Voilà quelques vues des sites prospectés, nous sommes loin des sites teintés du rose des orchidées ou du rouge des tulipes comme c'était le cas en 2014 !




Il restait ça et là quelques Anacamptis boryi


Peu nombreux et très localisés Anacamptis papilionacea subsp. alibertis


Un seul hybride plutôt typé papilionacea


Anacamptis laxiflora dans les rares endroits humides avec certainement un hybride avec Anacamptis boryi à gauche. à Pierre-Michel qui l'a identifié !


Les Anacamptis pyramidalis commençaient leur floraison


Découverts à un seul endroit Ophrys candica


en compagnie d'Ophrys candica var. minoa


Quelques rares Ophrys heldreichii faisaient de la résistance (nous les avions vues début avril en 2014)


Ophrys helios était en pleine floraison, j'aurais aimé trouver encore en fleur un Ophrys episcopalis pour voir la différence !


Toujours en très petit nombre : Ophrys phryganae


Pour la planche suivante j'aurais grand besoin d'aide. A cette époque de l'année fleurissent Ophrys phaidra et Ophrys kedra que je suis incapable de différencier  


Les plus rares, n'en restait qu'un ou deux pieds et pas au mieux de leur forme : Ophrys tenthredinifera subsp. leochroma et Ophrys ariadnae


dernière fleur également pour l'Ophrys bombyliflora. La dernière Neotinea tridentata vit ses derniers instants alors que Neotinea maculata commence à peine à fleurir


Je m'interroge quant aux deux plantes suivantes. Un hybride heldreichii x tenthredinifera ?


Ophrys iricolor ? La date est bien tardive et je n'ai pas eu l'idée de regarder le verso  


En début de mois, il reste encore quelques Orchis italica présentables


Les Orchis pauciflora ne possèdent plus, au mieux, qu'une ou deux fleurs


Ce sont également les derniers Orchis quadripunctata en bon état


Souvent dans les buissons épineux : Orchis anatolica


et pour en terminer avec les orchidées : Serapias lingua et parviflora


A la fin de la semaine Gladiolus italicus commence à apporter un peu de couleur ça et là dans la phryganae


Nous avons le plaisir de découvrir quelques Fritillaria messanensis


Gagea graeca et ce qui reste de centaines de Tulipa doerfleri qui devaient teinter de rouge les prairies il y a quelques semaines


Calycotome villosa - Phlomis fruticosa - Lupinus pilosus


Trifolium uniflorum - Hypericum empetrifolium - Fumana arabica


Phlomis fruticosa - Tragopogon porrifolius - Asphodeline lutea


Onosma graeca - Palenis - Petromarula pinnata


à suivre ...

Annie a écrit:La Crète en mai c'était risqué

Pas si risqué que cela; c'est même très bien.

Christophe

Une belle moisson

Dis donc c'est quand même pas mal du tout Annie, ça m'aurait fait pas mal de coches !!!!

(le laxiflora de gauche a tout l'air d'être un hybride).

Superbe ! Quelle richesse !!

Après le Portugal, la Crête ...
Mais tu es insatiable Annie !
Pour notre plus grand plaisir d'ailleurs car nous profitons de tes très beaux comptes-rendus
Je me régale avec cette flore dont je n'ai pas l'habitude.
Le trèfle à une fleur est très chouette et la gagée originale.
Je suis surprise que Tragopogon porrifolius ne soit pas rose
La dernière (Petromarula) aussi est originale.
Merci pour tes partages, c'est toujours un bon moment

Vous avez quand même vu de belles choses encore.

Magnifique, Annie ; toujours varié et bien présenté !

Tu nus offre toujours de très bons moments.

CP26 a écrit:Après le Portugal, la Crête ...
Mais tu es insatiable Annie !
Pour notre plus grand plaisir d'ailleurs car nous profitons de tes très beaux comptes-rendus
Je me régale avec cette flore dont je n'ai pas l'habitude.
Le trèfle à une fleur est très chouette et la gagée originale.
Je suis surprise que Tragopogon porrifolius ne soit pas rose
La dernière (Petromarula) aussi est originale.
Merci pour tes partages, c'est toujours un bon moment

Merci Christine, à tous ceux qui m'ont laissé un petit message et à Pierre-Michel qui a confirmé ce que je soupçonnais, un hybride Anacamptis boryi x laxiflora.

Tragopogon porrifolius est majoritairement rose, je n'en ai vu que deux blancs sur quelques dizaines rencontrées.

Il est vrai que nous mettons les bouchées doubles, notre forme diminue vitesse grand V, nous n'avons plus de temps à perdre

Toujours entre Spili et Gerakari : Silene colorata - Silene bellidifolia - Petrorhagia velutina (sans certitude)


Dans les rochers la très belle Campanula tubulosa


Non moins jolie Daphne sericea - Lagurus ovatus - Gagea graeca


Bien qu'il ne soit pas recommandé de s'y frotter, j'ai un faible pour Sarcopoterium spinosum à qui nous devons d'avoir su préserver de la dent des moutons quelques orchidées. Centaurea raphanina subsp. raphanina et une autre plante aux épines redoutables : Euphorbia acanthothamnos


Nous sommes retournés sur plusieurs sites visités avec les amis en 2014 sans y trouver la moindre orchidée en bon état

à Vatos : Aethionema saxatilis subsp. creticum - Une astéracée qui restera sans nom, je n'ai pas su l'identifier Anthemis rigida subsp. rigida


à Melambes ; A ma grande surprise dans un fossé, quelques Ranunculus asiaticus sont encore photographiables - Lupinus pilosus - Helichrysum conglobatum


Nous descendons vers le Sud baigné par la mer de Lybie. Destination la plage de Preveli. Le sentier emprunté (qui nous évite les quelques 400 marches à descendre et surtout à remonter) surplombe des eaux cristallines d'un côté et longe une paroi fleurie d'Ebenus creticus. Au sol, dans la caillasse : Pallenis spinosa



Arrivée à la plage de Preveli célèbre pour sa palmeraie qui se remet doucement d'un incendie survenu en août 2010


Sur le chemin du retour, nous faisons un arrêt au monastère qui surplombe la mer, haut lieu de la résistance contre les Ottomans en 1866 et contre les allemands pendant la seconde guerre mondiale


C'est par cette dernière image que s'achève le récit de notre première semaine. En route pour l'Ouest de l'île avec un premier arrêt à la Canée


Retour 8 ans plus tard sur la presqu'île d'Akrotiri où la flore abondait. Aujourd'hui, à part les fleurs du monastère Agia Triada, c'est le désert ou presque, tout est très sec


Ne subsistent sous les oliviers que quelques buissons de Cistus creticus et Tolpis umbellata


Autre "pélerinage" la ville de Paleochora. Pour nous y rendre, nous empruntons la route de Kantanos et le col de Temenia. Hélas, là aussi, les orchidées ont disparu, nous ne trouverons qu'une paroi rocheuse émaillée de quelques fleurs : Nigellus damascena - Hypericum empetrifolium - Allium subhirsutum


Sur les murs de la forteresse de Paleochora : Hyoscyamus albus - Mesembryanthemum nodiflorum


La raison de notre séjour dans l'ouest de l'île était la descente (partielle) des Gorges de Samaria, notre première grosse déception. Le Plateau d'Omalos qui en est la porte d'entrée a troqué ses étendues de fleurs contre des parcelles grillagées et des centaines de moutons et les déjections qui vont avec, même les routes en sont couvertes !

Protégées par un grillage et photographiées avec le zoom : Tulipa saxatilis


Nous ne trouvons qu'une seule Romulea bulbocodium et en montant vers le Gingilos quelques Prunus prostata et Arabis verna en petite quantité


Tout aussi décevantes, les gorges dont nous attendions des merveilles souffrent elles aussi de la sécheresse, la flore y est rare, nous n'y trouvons que Crepis frasii et Centaurea raphanina subsp. raphanina


mais qu'importe ! Nous sommes venus pour Cephalanthera cucullata et pour la voir nous avons décidé de descendre les gorges jusqu'à Agios Nicolaos où elle a été observée soit environ 600 m de descente raide et éprouvante et la remontée jusqu'à Xyloskalo tout aussi éprouvante
Malgré mes recherches, nous ne la verrons pas, Joël refuse d'aller plus loin, je m'entête et descend pendant encore une demi-heure sans plus de succès, je ne trouve que : Dracunculus vulgaris - Legousia speculum-veris - Cyclamen creticum


Je passe nos différentes balades sans grand intérêt si ce n'est meubler nos journées. On prospecte quelques arrière-plages ...

Agia marina : Là aussi c'est très sec. On y observe : Bartsia trixago - Glebionis coronaria - Capparis spinosa - Limonium sinuatum


En route pour Falasarna vantée pour être une des plus belles plages de l'île. C'était avant que des dizaines de serres ne viennent dénaturer le site ! Nous y trouvons la curieuse Euphorbia paralias - Lotus ornithopodioides - Calycotome villosa


Elafonissi au sud-ouest. Une jolie petite île qu'on atteint en traversant un lagon. Les dunes sont interdites, de loin nous ne verrons que Centaurea pumilio


Avant de quitter l'ouest de l'île, une jolie rencontre Solenopsis minuta subsp. minuta - Geranium dissectum (sans certitude)


... à suivre

Le reportage continue toujours aussi intéressant  
Je me demande quelle est la différence entre Helichrysum conglobatum et Helichrysum stoechas de chez nous. Est-ce que tu en as vu une ?
J'ai parfois l'impression qu'une même espèce est nommée différemment simplement parce qu'elle est localisée dans des pays différents. C'est peut-être une fausse impression ???
Il semblerait que retourner dans des endroits visités quelques années plus tôt nous permettent, même à l'échelle d'une vie humaine, de constater les changements dus au changement climatique.
C'est le cas ici en Crête où la sécheresse est peut-êtr eun phénomène exceptionnel de cette année, mais j'en doute.
C'est le cas aussi en montagne. Avec la fonte des glaciers, il y a pas mal d'endroits que je ne reconnais plus par rapport à ce que j'avais vu auparavant. Les paysages ont totalement changé.
Et ne serait-ce que chez nous où nous constatons un changement dans la végétation au fil des années.

Vous avez bien raison de profiter de " votre " jeunesse pour voyager, nous cela devient difficile , terminé les randonnées. Merci pour ce beau reportage , de bons souvenirs aussi pour nous.
Vivement la suite

Merci Annie pour ce superbe reportage et de nous avoir fait, une fois de plus, partager tes connaissances.

Annie, même si tu as vu moins de plantes qu'espéré, tu as quand pu voir quelques trucs bien sympa
En tout cas, tu as bien fait de continuer à descendre dans les gorges parce que Dracunculus vaut vraiment le coup

CP26 a écrit:Le reportage continue toujours aussi intéressant  
Je me demande quelle est la différence entre Helichrysum conglobatum et Helichrysum stoechas de chez nous. Est-ce que tu en as vu une ?
J'ai parfois l'impression qu'une même espèce est nommée différemment simplement parce qu'elle est localisée dans des pays différents. C'est peut-être une fausse impression ???
Il semblerait que retourner dans des endroits visités quelques années plus tôt nous permettent, même à l'échelle d'une vie humaine, de constater les changements dus au changement climatique.
C'est le cas ici en Crête où la sécheresse est peut-êtr eun phénomène exceptionnel de cette année, mais j'en doute.
C'est le cas aussi en montagne. Avec la fonte des glaciers, il y a pas mal d'endroits que je ne reconnais plus par rapport à ce que j'avais vu auparavant. Les paysages ont totalement changé.
Et ne serait-ce que chez nous où nous constatons un changement dans la végétation au fil des années.

Merci infiniment pour l'intérêt que tu portes à mes comptes-rendus.

Pour répondre à ta question concernant la différence entre Helichrysum conglobatum et Helichrysum stoechas, il me faudrait pour cela avoir de plus amples connaissances en botanique Le site que j'utilise : cretanflora.com mentionne 6 Helichrysum différents dont seulement 2 peuvent coller : H. conglobatum et H. italicum subsp. microphyllum. J'ai opté pour le premier sans aucune certitude, il aurait fallu que mes photos soient de meilleure qualité pour pouvoir trancher !

Super Annie vous avez quand meme vu de belles choses

gilles

Annie les Cephalanthera ne se trouvent pas dans une gorge mais sur un plateau rocheux, type lapiaze, en plein sous bois. En général pas avant mi juin et souvent 3eme semaine de juin. PM pour le secteur.

Evelyne a écrit:Vous avez bien raison de profiter de  " votre " jeunesse pour voyager, nous cela devient difficile , terminé les randonnées.  Merci pour ce beau reportage , de bons souvenirs aussi pour nous.
Vivement la suite

"Notre jeunesse" tu oublies que Joël a ton âge et que je ne suis pas loin derrière

yann59 a écrit:Annie les Cephalanthera ne se trouvent pas dans une gorge mais sur un plateau rocheux, type lapiaze, en plein sous bois. En général pas avant mi juin et souvent 3eme semaine de juin. PM pour le secteur.

Je viens de répondre à ton message privé, j'aurais dû faire appel aux Ophrysiens avant de partir

Décidément il va falloir que l'on mette vite la Crête sur notre agenda !!!

Nous terminons notre séjour par la province d'Heraklion. Notre première visite sera pour la colline de Jouchtas qui nous avait enchantés par la diversité de ses orchidées.
Cette année, comme partout, c'est sec et les moutons sont encore sur le site.


Je ne trouverai que 2 pieds de Serapias cordigera subsp. cretica - Ebenus cretica - Fumana thymifolia - Glebonis coronaria


Nous nous rendons à Zaros départ des gorges de Rouvas, dernière chance de voir Cephalanthera cucullata indiquée dans la forêt de Rouvas sans plus de données.
Il fait très chaud, le sentier est long et pas toujours aisé, voire franchement difficile, nous n'irons pas jusqu'en haut


Sur les parois : Campanula tubulosa - Scutellaria sieberi - Ebenus cretica


Le mauvais temps s'est invité, il fait froid, le vent est fort mais malgré le ciel menaçant, toujours pas de pluie, la végétation est sèche


On explore quelques arrières-plages où fleurissent : Limonium sinuatum - Matthiola tricuspidata - Geropogon hybridus


Frankenia pulverulenta - Scolymus hispanicus subsp. hispanicus - Pallenis spinosa


Après le retour du soleil, nous nous rendons sur le site du Palais minoen de Malia détruit par un séisme en même temps que le célèbre Palais de Knossos


Si intéressant soit-il, je n'oublie pas la flore qui s'y épanouit : Anchusa italica - Heliotropium euraeum - Ecballium elaterium


Sur les murailles du joli port de Sissi : Hyocyamus albus - Silene integripetala subsp. lindenii


En face d'Elounda, petite randonnée sur l'île de Spinalonga où la sécheresse sévit Seuls les arbustes persistants teintent de vert les collines : Echinops spinosissimus bithynicus


Pour clore la série de la flore des arrières-plages : Frankenia pulverulenta - Capparis spinosa - Glaucium flavium


Une première sortie sur le pLateau du Lassithi s'est soldée par un échec. Une purée de pois nous a obligés à rouler au pas pendant 30 longues minutes guidés seulement par la bande jaune du bord de route ! Nous attendons le retour du beau temps pour tenter une nouvelle visite.


Les moulins indissociables du plateau ont quasiment disparu. Nous en verrons sans leur voilure et repeints en blanc quelques exemplaires au musée préhistorique.
Sur les parois rocheuses : Campanula pelviformis


Quelques observations à Kera : Stachys cretica - Cistus creticus - Campanula spatulata subsp. filicaulis


Toujours sur le Lassithi, nous nous rendons à Psychro afin d'y visiter la grotte de Zeus (sans grand intérêt par rapport aux superbes grottes françaises mais il faut bien s'occuper)
Une fois de plus notre GPS nous a indiqué un point de stationnement erroné. Un grand parking est situé juste à l'entrée du sentier pour la grotte mais à cause (ou grâce) au Gps nous nous garons dans le bas du village et remontons la route bordée d'un haut muret sur quelques centaines de mètres. Au-dessus une phryganae où il me semble apercevoir un pied d'Ophrys. Avec la souplesse qui me caractérise   je parviens à escalader le muret, effort largement récompensé puisque sont présents quelques Ophrys helios (un 22 mai je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre) En manque d'orchidées depuis si longtemps, j'exulte !


Nous en trouvons encore ça et là au-dessus du sentier qui mène à la grotte


en compagnie d'Ornithogalum dictaeum subsp. dictaeum - Anacamptis pyramidalis - Crepis rubra


Cette fois-ci, c'est bien fini. Merci à ceux qui m'ont suivie.

 Annie !  

Et surtout   :  mille  pour le kolossal travail de mises en pages et de détermination pour chacune de ces magnifiques plantounes crétoises !

Et comme le dit Evelyne : quelle jeunesse !!!  

Jacques

Merci Annie pour ce beau compte rendu

Alors là chapeau bas Annie, cela fait vraiment rêver

 x 1000 pour cet excellent reportage digne des Connaissances du Monde de ma jeunesse !

Superbe présentation comme toujours.
Nous prenons toujours autant de plaisir à suivre vos escapades.
Merci

Vous avez vu plein d'espèces sympas finalement. Enfin, je trouve
Si je ne m'abuse, c'est bien un érable de Montpellier qu'on voit sur une de tes photos. Il y en a donc aussi en Crête ?
A moins qu'il ne porte un autre nom là-bas ?
L'épiaire est très belle. Le lin aussi et Ebenus cretica est splendide.
Un grand merci de nous avoir fait voyager virtuellement sur cette île où je n'irai sans doute jamais