SFO PACA Jour 08 Martina Franca : quelle prairie !

En ce dimanche le temps annoncé n'était pas bon, mais on a eu plutôt de la chance jusqu'à 17 heures...

Bien évidemment, c'est vers la Masseria Trazzonara, au sud-est de Martina Franca, que nous nous dirigeons en premier. Effectivement il y a une éolienne, et nous nous garons entre les tas d'ordures qui jonchent les abords du parking. Cela n'a pas l'air de gêner les orchidées car tout de suite, poussant entre des restes de carrelages, on trouve Ophrys celiensis (= Ophrys oxyrrhynchos subsp. celiensis), endémique de cette région :


Bord du labelle retroussé, sépales allongés, macule complexe, gibbosités assez écartées...


Juste à côté, une autre nouveauté, Ophrys tarentina, endémique du sud des Pouilles. Labelle allongé et largement bordé de poils noirs ou plus rarement blonds, 2 macules séparées :


Un peu plus loin à ras la route, la folie des hybrides commence avec un superbe exemplaire de l'Ophrys apulica x celiensis :


On passe le muret vers l'est, et l'on progresse (très lentement car on s'arrête beaucoup !) dans de petites clairières entrecoupées de fourrés bas. Ici on trouve de très nombreux Anacamptis picta :


Ce qui est d'ailleurs un peu surprenant sur le calcaire.

Encore une nouvelle espèce, Ophrys parvimaculata, du groupe fuciflora :


Il est quand même bien différent du type : sépales verts ou lie-de-vin, macule simple, labelle bombé, couronné de poils, avec des gibbosités plutôt resserrées, bec du gynostème court :



Dans un fourré, on découvre un parvimaculata très allongé qui passerait volontiers pour du gracilis :


Encore Ophrys celiensis :


Ophrys romolinii qui nous fuyait au Gargano est omniprésent :


Une petite plante toute fin, peut-être l'Ophrys brutia x parvimaculata  signalé ici :


Des O. brutia, il y en a partout, plutôt en début de floraison :


Labelle bien poilu sur le pourtour :


Dans une petite clairière, une dizaine d'hybrides Anacamptis papilionacea x picta :


Il n'est pas très différent de celui avec morio !

Ophrys parvimaculata :


Ophrys parvimaculata à sépales blancs :


L'hybride Ophrys celiensis x romolinii :


L'hybride Ophrys celiensis x parvimaculata :


De celiensis : macule complexe, pétales allongés, très gros appendice remontant, gibbosités écartées...
De parvimaculata : labelle arrondi et refermé, large bande de poils épais, base des pétales élargie, bec du gynostème...

Un Ophrys brutia à la fleur traversée par une brindille :


Un hybride Ophrys brutia x romolinii (macule en H) :


Un joli Ophrys brutia aux sépales blancs :


Des milliers (si, si !) d'Orchis italica :


Après le pique-nique, on reprend là où on s'est arrêté.

Ophrys tarentina, par grappes de 20 ou 30 :


L'hybride Ophrys passionis x tarentina :


Un tarentina atypique (il y en a beaucoup !) :


Anacamptis picta f. albiflora :


L'hybride Ophrys incubacea x tarentina :


Un tarentina à sépales blancs :


Ophrys apulica (par centaines) :


On traverse la route vers l'ouest pour visiter l'ancien centre d'épuration à la suite d'Annie et Mikael qui ont défriché le terrain pour nous. Toujours des O. italica :


Quand on dit que O. romolinii à la labelle en forme de selle, c'est vraiment en forme de selle :


Ophrys neglecta f. chlorantha :


Ophrys incubacea, peu nombreux mais très beaux :


Un petit Orchis italica f. albiflora :


On y serait rester toute la journée ! Vers 16 heures, on décide finir la journée vers San Simone. Il y a déjà sur place un coupe d'allemands et des italiens qui discutent orchidées. On se joint à la conversation et le couple nous indique 3 hybrides qu'ils ont trouvés tout à côté de la route. On commence à photographier.

Tout d'abord un très bel hybride entre Ophrys apulica et neglecta :


J'ai pensé à Christophe même si ce n'est pas facile de faire des photos d'ensemble au macro.

Très spectaculaire :



Ensuite un très bel exemplaire de l'hybride Ophrys romolinii x tarentina :


Enfin un dernier hybride Ophrys romolinii x X ?


On ne peut pas prospecter plus avant pour approfondir le sujet car tout à coup, l'orage éclate, tonnerre, éclairs, grêle et tout et tout...

On reste à attendre dans les voitures. Au bout de 20 minutes petite accalmie : je photographie un Ophrys corsica tellement trempé que je n'ose même pas vous le montrer. Il y a même des plantes cassées par la grêle !

On décide de rentrer en passant par une autre station répertoriée, il a l'air de faire meilleur vers Martina Franca. Mais arrivé sur place il pleut encore plus, et la petite route est même recouverte de 5 cm de grêle agglomérée :


Je vous assure que la photo est en noir et blanc !

Ça glisse très fort mais nous arrivons à l'hôtel sains et saufs ! Ouf !

Fin d'une belle journée mémorable : au moins 21 espèces rencontrées et une dizaine d'hybrides.

pmb a écrit:
Fin d'une belle journée mémorable : au moins 21 espèces rencontrées et une dizaine d'hybrides.

Super bilan

Tout le forum va être en Italie l'an prochain si ça continue à ce rythme

Quelle belle moisson !
pour le partage
Nicole

Magnifique
Je dirais x apulica pour le dernier hybride.

adrien a écrit:Magnifique
Je dirais x apulica pour le dernier hybride.

C’était une de nos options mais on n’a pas pu la développer sur le terrain !

Merci Adrien

C'est en effet une superbe station qui m'a donné beaucoup de fil à retordre dans les identification...        Impressionnant cette météo ! Par contre, pour les Ophrys brutia, je n'ai vu pour ma part que des Ophrys classica (que m'a confirmé un italien qui se passionne pour Ophrys brutia dans le sud des Pouilles). Voilà ce qu'il m'a expliqué par rapport à la différentiation entre classica et brutia (traduction de l'italien):

"j'essaie de faire la lumière sur le problème brutia-classica, du moins pour le sud des Pouilles :  

Laissant de côté le périanthe très variable et similaire entre les deux espèces, concentrons-nous sur le labelle: chez Ophrys brutia, nous avons une fleur généralement grande, comparable à celle d’Ophrys incubacea, de pseudo yeux généralement petits et verdâtres (pas gros et globuleux comme chez Ophrys classica), cependant, il a la même couleur verdâtre), des gibbosités pas toujours présentes et si elles sont présentes, presque toujours petites (chez Ophrys classique, nous avons des gibbosités légèrement proéminentes à très proéminentes); labelle rouge brique contrastant fortement avec le champ basal, nettement plus clair et de couleur orange / verdâtre; un très petite appendice, souvent imperceptible, placée dans une échancrure profonde; pilosité marginale abondante.

Ici, des photos de classica photographiés sur la station :






Dans Ophrys classica à la place: petite fleur; pseudo-yeux grands et globuleux, verdâtres; gibbosité développé à très développé; labelle généralement brunâtre, à champ basal concolore; apendice plus évidente en général par rapport à Ophrys brutia (données à prendre avec des pincettes, cependant); pilosité marginale moins prononcée que chez Ophrys brutia; important, classica, Ophrys a souvent le labelle orné de jaune, personnage qui n’est pratiquement jamais présent dans Ophrys brutia. Il faut dire que dans la région de Lecce, je trouve souvent des spécimens intermédiaires difficiles à identifier car, sur ces territoires, les deux espèces "se chevauchent", tandis qu'à Gallipoli, puisqu'il n'y a que deux Ophrys brutias entre les deux, je ne trouve que des spécimens parfaits d'Ophrys brutia (un partie de certains spécimens imputables à l'hybride à incubacea)

Rémy Souche a vu les 2 sur cette station et les brutia présentés sont effectivement de la taille des incubacea. O. classica est beaucoup plus petits (ceux vus hier et aujourd’hui enToscane sont gros comme des araneola). Il y a aussi une différence de phénologie, brutia plus tardif commençait tout juste.

Mais tout cela est assez difficile en effet.

Pierre-Michel,

J'ai soumis tes 3 photos d'Op brutia à Francesco Drugo Chetta (animateur de la page FB "à
G.I.R.O.S. - Gruppo Italiano Ricerca ORCHIDEE SPONTANEE... CHE PASSIONE!!!") et voici sa réponse :

"Esemplari molto particolari, ma Ophrys brutia è da escludere. Direi Ophrys classica"

C'est en tout cas une station où les Ophrys sont très variables dans les formes (mélanges dans tous les sens....).

Sinon, comme Adrien, je verrais bien Ophrys apulica pour l'un des parents du dernier hybride...

Merci David, je verrai aussi avec Rémy. Je préfère avoir plusieurs avis sur ces taxons complexes, d'autant qu'il y a plein d'autres individus qui ont été photographiés sur le site. Le travail d'identification risque d'être long, complexe et plein de surprises !

En effet, l'identification risque d'être longue et pleine de surprise. C'est juste un avis. J'avais beaucoup planché sur ces Ophrys en espérant trouver Ophrys brutia sur la station... C'est pour cela que je me suis permis cet échange de point de vue...