Les Orchidées sauvages de Paris

Hervé88 a écrit:

Station d'orchidées, Parc Suzanne Langlen (15ème) C.D.

Quelle faculté d'adaptation, les ophrys prennent même la couleur des balles de tennis sur le square Suzanne Langlen !
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Fifteen / love

Hervé est bien facétieux... présenter un Ophrys couleur de balle de tennis au Parc Suzanne Langlen, fleurissant de surcroît à l'époque de Rolland garrros...c'est
La réalité est que la légende se trouve au dessus de la photo, donc aux Invalides...pas un coin génial pour des champions de tennis

gratien a écrit:La réalité est que la légende se trouve au dessus de la photo, donc aux Invalides...pas un coin génial pour des champions de tennis

Oh j'en connais des boiteux !


En tous cas, merci Jean-Pierre pour ces images étonnantes !

Étonnant mais plein d'espoir, non ?

merci Jan-Pierre pour cette revue de qualité !

j'ai des photos que j'ai prisent dans un camping a l'escala(espagne)des ophrys passionis sur le toit d'un bungalow
amicalement darro.

oui, mais là bas les passionis poussent comme les pissenlits !!!!

HY a écrit:Pas d'affolement Thierry, il y a déjà des photos disponibles, mais ce qui est réellement intéressant dans ces observations est le fait que des orchidées sauvages puissent croître (et pour certaines de façon suivie) en milieu urbain, sur de petites surfaces végétales, avec des populations limitées.
Un autre point intéressant est le fait qu'il y ait eu un certain suivi des observations depuis 1980. Cela a conduit à montrer que pas mal d'espèces ont disparu, toutes (sauf Himantoglossum hircinum) n'avaient été observées que dans les bois de Vincennes et de Boulogne.

Pas que, HY, pas que ! Il y aussi Listera ovata, vue par Tournefort "près de la Porte de la Conférence", c'est-à-dire dans l'actuel 1er arrondissement dont le territoire se trouvait dans le Paris intra-muros de l'époque (la flore de Tournefort a été publiée en 1698). Mais cette donnée retrouvée plus tard dans notre étude fait partie d'un article que j'ai publié après la sortie du livre, pour présenter le suivi de nos orchidées de Paris. Si certains d'entre vous sont intéressés, vous pouvez le télécharger via mon site:

---> De nouvelles observations d'orchidées sauvages à Paris

En tout cas, HY, tu touches un des points d'intérêts (et il y en a un certain nombre, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Sisisi, et on ne se moque pas ) du livre en plus de celui-ci que tu as également évoqué:

HY a écrit:la description des sites dans lesquels on trouvait et dans lesquels on trouve encore certaines de ces orchidées (9 espèces), et aussi le fait que soient conduites des études en milieu urbain (comme l'avaient fait nos amis anglais pour les renards dans Londres).

C'est en plus le côté insolite des sites à orchidées dans Paris qui peut pousser à la curiosité, bien que, tout comme Jean-Pierre (grand merci pour ton intervention ainsi que les photos ), je n'encouragerai pas non plus à la visite des stations d'orchidées de Paris dans un but de préservation de ce qui peut l'être.

Autre intérêt également: une contribution à l'étude de la flore urbaine et de son évolution. Paul Jovet l'avait fait en son temps et en avait tiré d’intéressants résultats. Certes, cela avait fait jaser au départ, puisqu'à son époque, beaucoup de ses confrères au Muséum étaient surtout attirés par la flore tropicale. Pour autant, les travaux de Jovet ont par la suite donné lieu à des approfondissements par plusieurs axes. Par exemple, Sauvages dans la Ville, de B. Lizet et A-E. Wolf et J. Celecia). Les Orchidées de Paris montre aussi l'évolution de la flore corrélée à celle de la ville. Mais en s'intéressant plus particulièrement aux orchidées.

Il est également intéressant pour les citadins de savoir que malgré la pression de l'urbanisation, la flore est encore là. Ce qui est vrai dans le cas des orchidées puisque sur 17 espèces observées historiquement, 9 sont toujours présentes ! De plus, ces espèces, même si elles peuvent paraître banales, 'tirent' la biodiversité urbaine vers le haut et amènent une prise de conscience de la part des gens.

Gratien a écrit:La réserve classique est le Bois de Vincennes avec 6 espèces je crois, dont P. chlorantha. Le Bois de Boulogne de son côté n' a aucun intérêt. Juste quelques helleborines. Sauf aux serres d'Auteuil prés de Rolland Garros, avec pyramidalis et apifera en + je crois prés du départ de l'autoroute de l'Ouest. (...) Oui, mais je les aime car elles sont prés de chez moi et leur présence est un grand plaisr dans cet univers de brut (et de bruit).

Il y a 8 espèces au bois de Vincennes: Anacamptis pyramidalis, Epipactis helleborine, Himantoglossum hircinum, Listera ovata, Ophrys apifera, Ophrys sphegodes, Platanthera bifolia et Platanthera chlorantha. Quant au bois de Boulogne, je suis entièrement d'accord: plus trop d'intérêt orchido.

Je te rejoins tout à fait sur le plaisir que tu évoques à observer ces plantes dans un tel milieu hostile, Jean-Pierre !

Fred59 a écrit:Je suis étonné de la présence d'Ophrys aranifera dans Paris.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, je ne la connais que d'un site (il doit y avoir 3 stations dans toute la région.
Elle commence à être plus répandue au sud dans l'Aisne mais toujours dans des sites très peu perturbés.

Il y a encore mieux, Fred: c'est même l'espèce la plus anciennement observée sur le territoire actuel de Paris, puisque la première mention est celle de Cornut (1635). Et le site concerné était le bois de Vincennes... qui abrite toujours l'espèce aujourd'hui !

Mais je n'en dis pas plus, pour ne pas déflorer le contenu du livre... qui fait un fort intéressant complément aux Orchidées d'Île-de-France en approfondissant significativement le sujet parisien. J'en profite pour vous informer que nous continuons à récolter des données, car l'étude se poursuit, avec un futur second article à la clé, dès qu'il y aura assez de matière.

Je sais bien qu'un sudiste ne s'intéressera guère à Paris (et pour cause: m'intéressant aussi à la Corse, je comprend très bien) mais si, de passage à Paris, vous observez quelques petites choses intéressantes voire (soyons fous ) une nouveauté, n'hésitez pas à nous en faire part !