Les prélèvements non, les sorties orchido à 50 non plus !!

fmdr a écrit:
Plus sérieusement, pourquoi protège t on certaines orchidées et pas d'autres ?
Est-ce une décision scientifique ou politique ?

Cordialement
fmdr

C' est une décision politique et scientifique. Cela ne concerne pas que les orchidées, il y a pour chaque région une liste d' espèces végétales et animales protégées + une liste nationale. Cela se fait par arrrêté ministeriel sur avis de scientifiques. Savoir si les listes correspondent bien à la nécessité de protection et si cette réglementation est efficace est une autre chose...Elles sont parfois modifiées : à l' origine Barlia robertiana était sur la liste nationale et en a été retirée, par contre, une espèce comme Anacamptis palustris très menacée partout ne figure pas sur la liste. L' IUCN pourrait contribuer à faire bouger les choses.

Bonjour à tous et merci pour vos réponses.
Si je comprends bien, il semble que les décisions soient surtout politiques. (l'exemple pour robertiana est assez parlant car si espèce était protégée, celà pourrait poser problème en terme d'urbanisme).
Pour la partie scientifique, il faut aussi admettre que les scientifiques ne rendent pas toujours la tâche facile au législateur, car, à la lecture et échange sur certains forum, il semble que le législateur a prévu des protections sur des espèces qui n'existent pas... (il faut que je retrouve un exemple...je crois que c'est le cas de certains gladiolus.)
Enfin, existe t il des études sur les raisons des disparitions de certaines espèces, j'imagine que la raréfaction de certaines espèces est tout à fait normale du fait de l'évolution "normales" des milieux.
En bref, personnelement, je m'intérroge sur l'intérêt de protéger des espèces.

La partie économique est également à prendre en compte, pas de bugdet, pas de projet, pas de projet pas de gestion. Nous sommes tous un peu responsable de ce point en particulier concernant le bénévolat. Sauf dans certains cas tels que l'humanitaire, je suis personnelement très partagé sur le bénévolat, quel paradoxe puisque je suis également bénévole...

Je n'ai pas une idée très arrêtée sur l'ensemble de ces points, mais je m'interroge de plus en plus, un petit côté agnostique sans doute

Cordialement
fmdr

fmdr a écrit:...Enfin, existe t il des études sur les raisons des disparitions de certaines espèces, j'imagine que la raréfaction de certaines espèces est tout à fait normale du fait de l'évolution "normales" des milieux.
En bref, personnelement, je m'intérroge sur l'intérêt de protéger des espèces...

Le but est de préserver le patrimoine naturel dans lequel nous évoluons et dont la richesse s' exprime par la biodiversité.
Même si nous n' avons pas les réponses à toutes les questions posées, notamment "que faut-il considérer comme une évolution naturelle ?","l' évolution de l' activité humaine, première prédatrice, peut-elle être considérée comme naturelle ?", la réflexion personnelle est déjà le signe d' une prise de conscience des enjeux et des problèmes qui se posent pour maintenir, voire enrichir ce patrimoine.
Cette réflexion peut être alimentée par la lecture de quelques publications, entre autres celles de l' UICN sur leur site Internet qui rapporte le résultat de quelques études sur la biodiversité (Voir notamment le document de contribution aux projets politiques issu du 7ème congrès français de la nature).
Le chapitre sur la liste rouge des espèces donne également des éléments de réflexion intéressants sur ce sujet.

Sauf si l'homme est issu d'une lignée d'extraterrestre, j'ai bien peur
que les changements qu'il entraîne ne sont pas très différents de ceux
qu'entraînent d'autres espèces sur le milieu naturel. Son engagement
concernant la protection de l'environnement est incroyablement partial,
ainsi, il existe une hierarchie dans les espèces à protéger, beaucoup
plus affective que scientifique : Je doute qu'un jour il y ait un grand
mouvement écologiste pour protéger une cyanobactérie en voie de
disparition.

La biodiversité est-elle celle que nous voyons ou celle qui sommeille en attendant son tour ?
Si le groenland redevennait une terre verte, quel serait à votre avis le bilan en terme de biodiversité ?

Je pense qu'on a tendance à mélanger science et affectif, si une espèce
disparaît, elle est nécessairement remplacée mais pas forcement par
celle qu'on souhaiterait.

fmdr a écrit:... Je doute qu'un jour il y ait un grand
mouvement écologiste pour protéger une cyanobactérie en voie de
disparition...

C' est probable, si j' interprète correctement le document ci-après.
Citation extraite de UICN_2001_Categories_et_criteres_Liste_Rouge.pdf :
"La gamme de critères est suffisamment large pour permettre l’inscription adéquate de n’importe quel type de taxon, à l’exception des micro-organismes."

fmdr a écrit:Si je comprends bien, il semble que les décisions soient surtout politiques. (l'exemple pour robertiana est assez parlant car si espèce était protégée, celà pourrait poser problème en terme d'urbanisme).

C'est au niveau politique que les décisions se prennent, alors, c'est logique... Il faut chercher en amont pour la justification des choix. Une protection n'est plus crédible s'il s'avère qu'une espèce n'est pas (plus) aussi menacée qu'à l'époque de sa protection.

fmdr a écrit:Pour la partie scientifique, il faut aussi admettre que les scientifiques ne rendent pas toujours la tâche facile au législateur, car, à la lecture et échange sur certains forum, il semble que le législateur a prévu des protections sur des espèces qui n'existent pas... (il faut que je retrouve un exemple...je crois que c'est le cas de certains gladiolus.)

Heureusement que les sciences de la vie évoluent ! Après on peut se baser sur les synonymies puis mettre les listes à jour de temps en temps...

fmdr a écrit:Enfin, existe t il des études sur les raisons des disparitions de certaines espèces,

Un peu, mon neveu !

fmdr a écrit: j'imagine que la raréfaction de certaines espèces est tout à fait normale du fait de l'évolution "normales" des milieux.

Ce ne sont pas des fatalités. Si on veut conserver un patrimoine naturel, il faut conserver les conditions d'existence de ce patrimoine, d'où la conservation des biotopes avec une gestion appropriée. Cas des orchidées de pelouses, liées en grande partie au pâturage.

fmdr a écrit:En bref, personnelement, je m'intérroge sur l'intérêt de protéger des espèces.

Cela donne bonne conscience à tout le monde mais peut aider à préserver certains biotopes. Il est évident que les outils actuels (ZNIEFF, Natura 2000, arrêtés de biotope, mise en réserve,...) sont plus efficaces et adaptés, bien qu'imparfaits. Protéger une espèce sans protéger son milieu de vie est une aberration.

fmdr a écrit:La partie économique est également à prendre en compte, pas de bugdet, pas de projet, pas de projet pas de gestion. Nous sommes tous un peu responsable de ce point en particulier concernant le bénévolat. Sauf dans certains cas tels que l'humanitaire, je suis personnelement très partagé sur le bénévolat, quel paradoxe puisque je suis également bénévole...

Il y a des sous pour cela mais pas de volonté réelle. Je prends deux exemples :
- la DIREN a longtemps conservé ses budgets (un vrai trésor de guerre !) car ses dirigeants (des administratifs en cours de carrière) ne voulaient pas prendre de risques dans le choix des financements... Donc, des tas de projets sans suite car pas de ressources financières...
- NATURA 2000 et la fuite des subventions vers l'Espagne (par exemple) qui a bien compris l'intérêt de ce genre d'atout, alors qu'en France, il y a eu un rejet violent orchestré par les chasseurs, ou le détournement des fonds par l'ONF qui s'est autoproclamé gestionnaire d'Espaces Natura 2000 pour récupérer les budgets.

fmdr a écrit:Je n'ai pas une idée très arrêtée sur l'ensemble de ces points, mais je m'interroge de plus en plus, un petit côté agnostique sans doute

Dans la protection de la nature (comme on disait avant) le bénévolat, à mon avis, n'existe pas. Il faut parler de philantropie ! Si je fais le compte de ce que m'ont couté toutes mes actions de protection...

NB : il ne faut pas se leurrer, les agents les plus virulents dans la protection de ce patrimoine naturel sont les associations et les bénévoles qui les animent...