Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
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Olivier GERBAUD
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- Olivier GERBAUDOrchid expert
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Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Lun 19 Juin 2017 - 23:20
Nous vous présentons ici notre escapade en Turquie du 20 mai au 29 mai 2017.
Les deux dates extrêmes ne correspondent qu’aux voyages en avion (arrivée à Antalya vers minuit le 20 et départ des environs de Manavgat pour rejoindre l’aéroport le 29 vers 3H00 du matin. Il n’y a eu donc que 8 jours utiles du 21 au 28 mai.
L’occasion de parcourir un large territoire, un peu sur la côte, et surtout dans la partie la plus occidentale des Monts Taurus (environ 2500 km au compteur de notre voiture de location finalement).
La chaîne des monts Taurus s'étend en courbe sur 600 km de longueur du lac d'Eğirdir à l'ouest aux sources de l'Euphrate à l'est. C’est une zone montagneuse qui culmine à 3 756 m.
D’où la date assez tardive de notre voyage, au cours duquel nous franchirons deux cols à plus de 1800 m d’altitude.
Comme je l’ai dit dans un post préliminaire juste après notre retour (et dans lequel nous remercions Philippe, le père de ce site, et James Mast de Maeght, lesquels nous ont convaincus avec raison d’entreprendre un tel parcours « vraiment peu risqué »), le bilan est plutôt merveilleux : environ 34 taxons observés, dont une moitié nouvelle pour nous (tous les Ophrys notamment).
Il est cependant évident que l’avenir des orchidées dans cette région est ténu.
Nous avions plusieurs comptes rendus à disposition, sur plus de 25 ans, et il est clair que presque partout, le déclin est là.
Les cimetières, encore sources riches, sont soit de plus en plus abandonnés pour les plus vieux (et donc embroussaillés), soit essartés pour une meilleure utilisation.
Bref, même si l’observation d’orchidées sur des tombes n’est pas exceptionnelle, c’est là une restriction inéluctable des orchidées sur ces sites.
Quelques illustrations relatives à ces propos :
Dans l’ordre les cimetières de Yeniköy (locus classicus d’Ophrys konyana), de Gençler (locus classicus d’Op. antalyensis) et de Taskent une station à Op. kreutzii, puis les vues de tombes plus ou moins abandonnées sur lesquelles poussent des orchidées (Anacamptis pyramidalis, Cephalanthera kurdica, ou Ophrys phrygia (un choix parmi de nombreux autres) :
Les routes sont souvent maintenant partout bonnes, mais l’élargissement de ces structures a aussi fait disparaître de riches bermes…
Sans compter la récolte du salep (les gros bulbes d’orchidées pour faire de la farine). Nous avons pris des photos qui témoignent de ce fait :
Malheureusement et en conclusion : des stations rares, et souvent peu peuplées…
Mais nous sommes cependant enchantés à notre retour, avec de belles observations !
Nous avions choisi un camp de base à l’hôtel-club Euphoria Palm Beach de Kizilagac, lieu stratégique non loin de Manavgat, mais surtout quasi au départ de la route D695 pour Akseki).
Nous avons eu beau temps en général (seulement quelques ondées le deuxième jour et en soirée du huitième).
Une première carte assez allégée situe Manavgat en bas à gauche, Seydisehir (en haut à gauche) et Karaman à droite, nos deux villes « relais », mais aussi Basyayla, le secteur le plue reculé atteint.
J’ai longtemps hésité de vous donner un compte-rendu au jour le jour, mais c’était trop compliqué pour pouvoir illustrer sans répétitions les taxons rencontrés (contrairement à Philippe l’an dernier, nous avons observé beaucoup plus de taxons sur un territoire bien plus important aussi).
Du coup, je vous donne quasi le compte-rendu de notre voyage, avec les localités que vous pouvez localiser sur trois autres cartes, mais sans photos de plantes pour lors. Pour les pointages précis (sur fichiers KMZ), il suffira de demander.
Les orchidées observées (en trois parties : les taxons rattachées autrefois à un genre Orchis sensu lato, les Ophrys, et enfin, entre les deux, les genres divers), les sites patrimoniaux ou historiques observés (rares dans ce secteur), les paysages, d’autres plantes, et autres surprises, suivront par la suite ; comme d’habitude un PDF final sera réalisé.
COMPTE-RENDU :
Nous n’avons pas quitté la côte les deux premiers jours, où beaucoup d’orchidées (presque toutes en fait) étaient passées ou en fin de floraison.
Voici la carte « côtière » (les lignes bleues verticales sont éloignées d'environ 85 km) :
• 21/05
Au Sud-est pour le cimetière de Muskent (juste au sud de Gazipasa) : Anteriorchis sancta (vers la table de pique-nique, au coin NE du cimetière), Anteriorchis fragrans, et un Serapias en fin (S. politisii selon la plupart des CR concernant cette station). Puis, sur le retour, bifurcation en direction de Demirtas jusqu’à un pont romain, avec Op. phrygia au-dessus. Enfin le cimetière le plus à l’est de Manavgat : plus rien à voir sur ce dernier, en pleine ville !
• 22/05
Recherche vaine d’Ophrys urteae (sur une station vers Antalya et à son locus classicus voisin ; bien trop tard en fait pour cet Ophrys, une donnée de fin mai étant sans doute erronée) ; alors visite du magnifique site historique d’Aspendos, puis cap sur le cimetière de Gençler : nombreux Op. antalyensis (locus classicus), 1 Cephalanthera kurdica (en fin), 1 C. epipactoides et deux pieds inattendus d’Op. minutiflora (parfois reconnu en sous-espèce d’Op. oestrifera), dont je n’avais pas obtenu de stations (j’avais juste capté une photo de ce taxon sur cette commune dans un article du JEO).
Les trois jours suivants nous guideront sur la partie la plus occidentale des Monts Taurus de Akseki au col d’Alacabel (1825 m), donc le long de la D695.
Voici la carte concernée :
• 23/05
D’abord le cimetière de Geris que traverse la route : Op. straussii et sa variété leucotaenia, Op. phrygia, le magnifique Himantoglossum comperianum, (tous sous la route), et (mais au-dessus de la route surtout) A. pyramidalis, et un Himantoglossum montis-tauri en début de floraison. Un second cimetière un peu plus loin nous livrera surtout Limodorum abortivum et Op. phrygia (et des dégradations dues au salep).
Puis le cimetière d’Akseki… monumental !!! Très nombreux Cephalanthera kurdica de blanc à rose foncé (sans doute pas ou peu de C. epipactoides, mais difficile de se prononcer) avec des lusus (de bractées, des formes sans chlorophylle, d’autres hypochromes…), C. damasonium (guère ouverts), H. comperianum, Epipactis microphylla (en boutons, hyper colorés, à tige très violette), d’autres Epipactis en boutons (sans doute E. densifolia et E. helleborine, dont trois pieds de ce dernier sans chlorophylle), Limodorum abortivum, Op. straussii et quelques Or. anatolica.
Plus loin, station avec 3 ou 4 Or. pinetorum bien avancé et au retour divers arrêts au sud d’Akseki (à partir de nombreux C. kurdica visibles de la route, de rares E. microphylla et H. comparianum).
• 24/05
La route pour Ibradi est au menu. Nous commencerons par un des cimetières d’Emirasiklar (le second sur la droite en venant du village et en allant vers Ibradi ; il y a en effet trois cimetières qui se touchent presque, deux sur la gauche et un sur la droite) : Op. straussii, Op. phrygia (dont un hypochrome), A. pyramidalis, Or. anatolica…
Plus loin nous chercherons H. montis-tauri (que 3 plantes en début de floraison… nous malaxons/triturons certains boutons encore fermés pour une visite plus tardive…).
Du coup nous prenons de l’avance sur le programme prévu pour le lendemain et partons vers Cevizli. Avant le village, un arrêt pour H. montis-tauri ne donnera rien (la zone a été entièrement « nettoyée »). Mais après le village nous découvrirons d’abord Op. hygrophila (assez rare, car de nombreux trous, plus de 100, témoignent du passage de ramasseurs de salep…), puis 6 pieds du rarissime Op. isaura (5 à 6 micros-stations de cet Ophrys sont connues, parfois distantes de plus de 100 km, pour peut-être 20 à 50 pieds maximum au total, suivant les années. Vu son habitat, bordures de rus perdus, d’autres stations seraient à découvrir ?).
• 25/05
Nous retournons à Cevizli, après un arrêt à Gençler pour revoir les plantes du second jour moins humides. Au départ de la route pour Cevizli, une première station sur la gauche nous donnera Or. spitzelii (dont de nombreux albinos, 20% environ), Neotinea maculata, et Anacamptis (Herorchis) syriaca.
Juste avant le « carré magique » (zone que j’ai définie ainsi, avec trois Ophrys spectaculaires) ce sera une seconde station avec Or. pinetorum, Neotinea maculata, Neotinea tridentata et un pied avec une ultime fleur potable de Dactylorhiza romana.
Dans le « carré magique », où nous avions déjà vu Op. isaura, nous reverrons aussi et d’abord Op. hygrophila, puis H. comparianum ici ou là, et découvrirons enfin Op. cilicica. Plus loin, nous gagnerons une station avec Or. elegans en début de floraison, A. coriophora et Asyneuma sp., une campanulacée qui ressemble beaucoup à Swertia (j’ai longtemps espéré avoir vu là une Gentiane que je ne connaissais pas… Grosse déception !).
Les deux derniers jours de prospections se ferons plus à l’est, dans les Monts Taurus. A cet effet, nous découcherons deux nuits de nôtre club « all including » car des allers-retours seraient trop chronophages. En partant de Cevizli nous partons donc coucher à Seydisehir (Ünel Palas Otel, hôtel, très correct, réservé à l’avance sur booking.com, 39 euros avec petit-déjeuner assez moyen inclus pour deux). Puis ce sera à Karaman le lendemain (Demosan Spa & Otel, hôtel quasi un palace, remarquable, non réservé à l’avance, 52 euros avec bon petit-déjeuner inclus pour deux).
Voici la carte de ce secteur assez méconnu (non fait par les orchidophiles limités à une semaine) :
L’occasion de faire une remarque importante : inutile d’espérer de trouver de l’alcool dans les restaurants du coin (l’Est des Monts Taurus) ! Si vous avez envie d’un raki ou d’une bière, il faut vous débrouiller ailleurs et s’en munir en amont (on trouve des magasins autorisés à la vente d’alcool, mais ils sont rares dans ce secteur reculé et non touristique, inconnu du Guide du routard).
Mais plus grave ! Une loi a été voté il y a un an ou deux, pour faire plaisir à la nouvelle orientation islamique du pouvoir. L’alcoolémie au volant est passée de 0,5 g/l (comme en France) à 0,05 g/l ! Donc ¼ de demi de bière au plus ! Pour ce taux, outre une amende, c’est six mois de retrait de permis. Et pour 0,1 g/l, c’est 2 ans de prison possible ! Autant vous dire qu’avec Martine, notre sobriété fut exemplaire en journée (juste un peu de rattrapage le soir…).
Nous avons subi des contrôles routiers tous les jours. Mais surtout pour l’identification (passeports). Sauf accident, le contrôle d’alcoolémie des touristes ne se fait pas.
Mais il est indispensable d’être toujours sobre au volant dans ce pays.
Je le dis, car des ouvrages comme, derechef, le Guide du routard ne sont pas à jour à ce sujet.
Et quand on a vu « Midnight Express »…
• 26/05
Un premier arrêt avant Bozkir nous permettra de revoir Or. elegans (mieux fleuri), A. coriophora et la fausse Swertia. Puis à Taskent, un des cimetières ne nous montrera que des Op. kreutzii en boutons… Et nous n’y trouverons pas la station où un pied d’Op. isaura fut observé quelques années plus tôt…
Plus loin, en direction de Basyayla, et après avoir franchi le col de Belpinari Beli (1890 m), nous ne trouvons pas D. osmanica (trop tôt et trop sec), mais nous ne raterons pas de nombreux Op. kreutzii bien épanouis en sa station sans doute la plus fournie. Comme nous avons du temps nous retournons à Hadim pour prendre la route vers Karaman, via les cimetières d’Habiller et de Kizilyaka. Dans le premier nous verrons H. caprinum (= ex H. affine) en début de floraison et des Epipactis en boutons (E. densifolia probablement) ; le second nous livrera le superbe C. kotschyana (très très rare dans ce secteur) et d’autres Epipactis en boutons.
• 27/05
Nous retournons depuis Karaman à notre camp de base, via, dans le secteur de Belören, les cimetières de Mehmatali (pas grand-chose à voir sinon, et c’était le but, H. caprinum en début de floraison et des Epipactis en boutons, dont encore E. densifolia) et de Yeniköy où nous découvrirons de nombreux Op. konyana, un ultime ophrys d’origine hybride entre O. argolica et O. reinholdii s.l., probablement O. straussii comme le suggère des plantes très voisines (nombreux pieds dans le cimetière, mais les plus beaux spécimen se trouvent 80 m avant et à l’est du cimetière, dans une zone humide avec A. coriophora). Ces deux derniers cimetières auraient pu offrir de rares pieds de C. kotschyana, mais il semble maintenant disparu du fait d’un entretien assez fort des sites. Cependant, nous avons peut-être photographié son hybride (non encore fleuri) avec C. damasonium, ce dernier encore bien présent sur le second site. Au retour, nous repasserons le col d’Alacabel (1825 m.) où nos verrons des iris et des tulipes en fleurs (à cette altitude!), avant de parcourir un ultime cimetière au sud de Gençler, avec de nombreux A. fragrans (cimetière inédit à droite de la route dans la descente, visible de la route, mais j’ai oublié d’en prendre le GPS).
• 28/05
Ce dernier jour nous resterons à notre camp de base, en dehors d’une visite à la ville de Side (et son site antique) sans oublier quelques souks…
A suivre (mais surtout des photos !)
Les deux dates extrêmes ne correspondent qu’aux voyages en avion (arrivée à Antalya vers minuit le 20 et départ des environs de Manavgat pour rejoindre l’aéroport le 29 vers 3H00 du matin. Il n’y a eu donc que 8 jours utiles du 21 au 28 mai.
L’occasion de parcourir un large territoire, un peu sur la côte, et surtout dans la partie la plus occidentale des Monts Taurus (environ 2500 km au compteur de notre voiture de location finalement).
La chaîne des monts Taurus s'étend en courbe sur 600 km de longueur du lac d'Eğirdir à l'ouest aux sources de l'Euphrate à l'est. C’est une zone montagneuse qui culmine à 3 756 m.
D’où la date assez tardive de notre voyage, au cours duquel nous franchirons deux cols à plus de 1800 m d’altitude.
Comme je l’ai dit dans un post préliminaire juste après notre retour (et dans lequel nous remercions Philippe, le père de ce site, et James Mast de Maeght, lesquels nous ont convaincus avec raison d’entreprendre un tel parcours « vraiment peu risqué »), le bilan est plutôt merveilleux : environ 34 taxons observés, dont une moitié nouvelle pour nous (tous les Ophrys notamment).
Il est cependant évident que l’avenir des orchidées dans cette région est ténu.
Nous avions plusieurs comptes rendus à disposition, sur plus de 25 ans, et il est clair que presque partout, le déclin est là.
Les cimetières, encore sources riches, sont soit de plus en plus abandonnés pour les plus vieux (et donc embroussaillés), soit essartés pour une meilleure utilisation.
Bref, même si l’observation d’orchidées sur des tombes n’est pas exceptionnelle, c’est là une restriction inéluctable des orchidées sur ces sites.
Quelques illustrations relatives à ces propos :
Dans l’ordre les cimetières de Yeniköy (locus classicus d’Ophrys konyana), de Gençler (locus classicus d’Op. antalyensis) et de Taskent une station à Op. kreutzii, puis les vues de tombes plus ou moins abandonnées sur lesquelles poussent des orchidées (Anacamptis pyramidalis, Cephalanthera kurdica, ou Ophrys phrygia (un choix parmi de nombreux autres) :
Les routes sont souvent maintenant partout bonnes, mais l’élargissement de ces structures a aussi fait disparaître de riches bermes…
Sans compter la récolte du salep (les gros bulbes d’orchidées pour faire de la farine). Nous avons pris des photos qui témoignent de ce fait :
Malheureusement et en conclusion : des stations rares, et souvent peu peuplées…
Mais nous sommes cependant enchantés à notre retour, avec de belles observations !
Nous avions choisi un camp de base à l’hôtel-club Euphoria Palm Beach de Kizilagac, lieu stratégique non loin de Manavgat, mais surtout quasi au départ de la route D695 pour Akseki).
Nous avons eu beau temps en général (seulement quelques ondées le deuxième jour et en soirée du huitième).
Une première carte assez allégée situe Manavgat en bas à gauche, Seydisehir (en haut à gauche) et Karaman à droite, nos deux villes « relais », mais aussi Basyayla, le secteur le plue reculé atteint.
J’ai longtemps hésité de vous donner un compte-rendu au jour le jour, mais c’était trop compliqué pour pouvoir illustrer sans répétitions les taxons rencontrés (contrairement à Philippe l’an dernier, nous avons observé beaucoup plus de taxons sur un territoire bien plus important aussi).
Du coup, je vous donne quasi le compte-rendu de notre voyage, avec les localités que vous pouvez localiser sur trois autres cartes, mais sans photos de plantes pour lors. Pour les pointages précis (sur fichiers KMZ), il suffira de demander.
Les orchidées observées (en trois parties : les taxons rattachées autrefois à un genre Orchis sensu lato, les Ophrys, et enfin, entre les deux, les genres divers), les sites patrimoniaux ou historiques observés (rares dans ce secteur), les paysages, d’autres plantes, et autres surprises, suivront par la suite ; comme d’habitude un PDF final sera réalisé.
COMPTE-RENDU :
Nous n’avons pas quitté la côte les deux premiers jours, où beaucoup d’orchidées (presque toutes en fait) étaient passées ou en fin de floraison.
Voici la carte « côtière » (les lignes bleues verticales sont éloignées d'environ 85 km) :
• 21/05
Au Sud-est pour le cimetière de Muskent (juste au sud de Gazipasa) : Anteriorchis sancta (vers la table de pique-nique, au coin NE du cimetière), Anteriorchis fragrans, et un Serapias en fin (S. politisii selon la plupart des CR concernant cette station). Puis, sur le retour, bifurcation en direction de Demirtas jusqu’à un pont romain, avec Op. phrygia au-dessus. Enfin le cimetière le plus à l’est de Manavgat : plus rien à voir sur ce dernier, en pleine ville !
• 22/05
Recherche vaine d’Ophrys urteae (sur une station vers Antalya et à son locus classicus voisin ; bien trop tard en fait pour cet Ophrys, une donnée de fin mai étant sans doute erronée) ; alors visite du magnifique site historique d’Aspendos, puis cap sur le cimetière de Gençler : nombreux Op. antalyensis (locus classicus), 1 Cephalanthera kurdica (en fin), 1 C. epipactoides et deux pieds inattendus d’Op. minutiflora (parfois reconnu en sous-espèce d’Op. oestrifera), dont je n’avais pas obtenu de stations (j’avais juste capté une photo de ce taxon sur cette commune dans un article du JEO).
Les trois jours suivants nous guideront sur la partie la plus occidentale des Monts Taurus de Akseki au col d’Alacabel (1825 m), donc le long de la D695.
Voici la carte concernée :
• 23/05
D’abord le cimetière de Geris que traverse la route : Op. straussii et sa variété leucotaenia, Op. phrygia, le magnifique Himantoglossum comperianum, (tous sous la route), et (mais au-dessus de la route surtout) A. pyramidalis, et un Himantoglossum montis-tauri en début de floraison. Un second cimetière un peu plus loin nous livrera surtout Limodorum abortivum et Op. phrygia (et des dégradations dues au salep).
Puis le cimetière d’Akseki… monumental !!! Très nombreux Cephalanthera kurdica de blanc à rose foncé (sans doute pas ou peu de C. epipactoides, mais difficile de se prononcer) avec des lusus (de bractées, des formes sans chlorophylle, d’autres hypochromes…), C. damasonium (guère ouverts), H. comperianum, Epipactis microphylla (en boutons, hyper colorés, à tige très violette), d’autres Epipactis en boutons (sans doute E. densifolia et E. helleborine, dont trois pieds de ce dernier sans chlorophylle), Limodorum abortivum, Op. straussii et quelques Or. anatolica.
Plus loin, station avec 3 ou 4 Or. pinetorum bien avancé et au retour divers arrêts au sud d’Akseki (à partir de nombreux C. kurdica visibles de la route, de rares E. microphylla et H. comparianum).
• 24/05
La route pour Ibradi est au menu. Nous commencerons par un des cimetières d’Emirasiklar (le second sur la droite en venant du village et en allant vers Ibradi ; il y a en effet trois cimetières qui se touchent presque, deux sur la gauche et un sur la droite) : Op. straussii, Op. phrygia (dont un hypochrome), A. pyramidalis, Or. anatolica…
Plus loin nous chercherons H. montis-tauri (que 3 plantes en début de floraison… nous malaxons/triturons certains boutons encore fermés pour une visite plus tardive…).
Du coup nous prenons de l’avance sur le programme prévu pour le lendemain et partons vers Cevizli. Avant le village, un arrêt pour H. montis-tauri ne donnera rien (la zone a été entièrement « nettoyée »). Mais après le village nous découvrirons d’abord Op. hygrophila (assez rare, car de nombreux trous, plus de 100, témoignent du passage de ramasseurs de salep…), puis 6 pieds du rarissime Op. isaura (5 à 6 micros-stations de cet Ophrys sont connues, parfois distantes de plus de 100 km, pour peut-être 20 à 50 pieds maximum au total, suivant les années. Vu son habitat, bordures de rus perdus, d’autres stations seraient à découvrir ?).
• 25/05
Nous retournons à Cevizli, après un arrêt à Gençler pour revoir les plantes du second jour moins humides. Au départ de la route pour Cevizli, une première station sur la gauche nous donnera Or. spitzelii (dont de nombreux albinos, 20% environ), Neotinea maculata, et Anacamptis (Herorchis) syriaca.
Juste avant le « carré magique » (zone que j’ai définie ainsi, avec trois Ophrys spectaculaires) ce sera une seconde station avec Or. pinetorum, Neotinea maculata, Neotinea tridentata et un pied avec une ultime fleur potable de Dactylorhiza romana.
Dans le « carré magique », où nous avions déjà vu Op. isaura, nous reverrons aussi et d’abord Op. hygrophila, puis H. comparianum ici ou là, et découvrirons enfin Op. cilicica. Plus loin, nous gagnerons une station avec Or. elegans en début de floraison, A. coriophora et Asyneuma sp., une campanulacée qui ressemble beaucoup à Swertia (j’ai longtemps espéré avoir vu là une Gentiane que je ne connaissais pas… Grosse déception !).
Les deux derniers jours de prospections se ferons plus à l’est, dans les Monts Taurus. A cet effet, nous découcherons deux nuits de nôtre club « all including » car des allers-retours seraient trop chronophages. En partant de Cevizli nous partons donc coucher à Seydisehir (Ünel Palas Otel, hôtel, très correct, réservé à l’avance sur booking.com, 39 euros avec petit-déjeuner assez moyen inclus pour deux). Puis ce sera à Karaman le lendemain (Demosan Spa & Otel, hôtel quasi un palace, remarquable, non réservé à l’avance, 52 euros avec bon petit-déjeuner inclus pour deux).
Voici la carte de ce secteur assez méconnu (non fait par les orchidophiles limités à une semaine) :
L’occasion de faire une remarque importante : inutile d’espérer de trouver de l’alcool dans les restaurants du coin (l’Est des Monts Taurus) ! Si vous avez envie d’un raki ou d’une bière, il faut vous débrouiller ailleurs et s’en munir en amont (on trouve des magasins autorisés à la vente d’alcool, mais ils sont rares dans ce secteur reculé et non touristique, inconnu du Guide du routard).
Mais plus grave ! Une loi a été voté il y a un an ou deux, pour faire plaisir à la nouvelle orientation islamique du pouvoir. L’alcoolémie au volant est passée de 0,5 g/l (comme en France) à 0,05 g/l ! Donc ¼ de demi de bière au plus ! Pour ce taux, outre une amende, c’est six mois de retrait de permis. Et pour 0,1 g/l, c’est 2 ans de prison possible ! Autant vous dire qu’avec Martine, notre sobriété fut exemplaire en journée (juste un peu de rattrapage le soir…).
Nous avons subi des contrôles routiers tous les jours. Mais surtout pour l’identification (passeports). Sauf accident, le contrôle d’alcoolémie des touristes ne se fait pas.
Mais il est indispensable d’être toujours sobre au volant dans ce pays.
Je le dis, car des ouvrages comme, derechef, le Guide du routard ne sont pas à jour à ce sujet.
Et quand on a vu « Midnight Express »…
• 26/05
Un premier arrêt avant Bozkir nous permettra de revoir Or. elegans (mieux fleuri), A. coriophora et la fausse Swertia. Puis à Taskent, un des cimetières ne nous montrera que des Op. kreutzii en boutons… Et nous n’y trouverons pas la station où un pied d’Op. isaura fut observé quelques années plus tôt…
Plus loin, en direction de Basyayla, et après avoir franchi le col de Belpinari Beli (1890 m), nous ne trouvons pas D. osmanica (trop tôt et trop sec), mais nous ne raterons pas de nombreux Op. kreutzii bien épanouis en sa station sans doute la plus fournie. Comme nous avons du temps nous retournons à Hadim pour prendre la route vers Karaman, via les cimetières d’Habiller et de Kizilyaka. Dans le premier nous verrons H. caprinum (= ex H. affine) en début de floraison et des Epipactis en boutons (E. densifolia probablement) ; le second nous livrera le superbe C. kotschyana (très très rare dans ce secteur) et d’autres Epipactis en boutons.
• 27/05
Nous retournons depuis Karaman à notre camp de base, via, dans le secteur de Belören, les cimetières de Mehmatali (pas grand-chose à voir sinon, et c’était le but, H. caprinum en début de floraison et des Epipactis en boutons, dont encore E. densifolia) et de Yeniköy où nous découvrirons de nombreux Op. konyana, un ultime ophrys d’origine hybride entre O. argolica et O. reinholdii s.l., probablement O. straussii comme le suggère des plantes très voisines (nombreux pieds dans le cimetière, mais les plus beaux spécimen se trouvent 80 m avant et à l’est du cimetière, dans une zone humide avec A. coriophora). Ces deux derniers cimetières auraient pu offrir de rares pieds de C. kotschyana, mais il semble maintenant disparu du fait d’un entretien assez fort des sites. Cependant, nous avons peut-être photographié son hybride (non encore fleuri) avec C. damasonium, ce dernier encore bien présent sur le second site. Au retour, nous repasserons le col d’Alacabel (1825 m.) où nos verrons des iris et des tulipes en fleurs (à cette altitude!), avant de parcourir un ultime cimetière au sud de Gençler, avec de nombreux A. fragrans (cimetière inédit à droite de la route dans la descente, visible de la route, mais j’ai oublié d’en prendre le GPS).
• 28/05
Ce dernier jour nous resterons à notre camp de base, en dehors d’une visite à la ville de Side (et son site antique) sans oublier quelques souks…
A suivre (mais surtout des photos !)
- Annie
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 6:29
Une présentation aussi complète est une première et je salue cet énorme travail qui prépare si bien la venue des photos
Je vois que malgré ta rationalité Midnight express a laissé quelques traces et j'avoue qu'il n'est pas étranger au fait que cette destination me fasse peur
Je vois que malgré ta rationalité Midnight express a laissé quelques traces et j'avoue qu'il n'est pas étranger au fait que cette destination me fasse peur
Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 7:16
Merci pour tous ces détails , on s'y croirait.
Vous parliez anglais ou allemand ?
Vous parliez anglais ou allemand ?
Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 8:27
- Olivier GERBAUDOrchid expert
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 12:33
adrien a écrit:Merci pour tous ces détails , on s'y croirait.
Vous parliez anglais ou allemand ?
J'ai beau parler français (bien), allemand (couramment ou presque) et anglais (assez correctement), il y a de nombreux secteurs où nous n'étions pas compris (même dans Karaman!).
En fait, c'est le russe qui pourrait être le plus utile, surtout sur la côte! Mais à part da ou niet...
Sinon, dans l'ordre, allemand (pour les zones touristiques), l'anglais (pour les bleds éloignés de la côte... Et c'es tout: quasi pas le français...
Olivier
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 20:46
Comment, tu ne connais pas "zapoï" ?Olivier GERBAUD a écrit:adrien a écrit:Merci pour tous ces détails , on s'y croirait.
Vous parliez anglais ou allemand ?
En fait, c'est le russe qui pourrait être le plus utile, surtout sur la côte! Mais à part da ou niet...
Olivier
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Christine
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 22:46
- yann59
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mar 20 Juin 2017 - 23:37
Olivier pour compléter ton reportage: http://www.bioone.org/doi/abs/10.3372/wi.45.45209
- Olivier GERBAUDOrchid expert
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 0:07
yann59 a écrit:Olivier pour compléter ton reportage: http://www.bioone.org/doi/abs/10.3372/wi.45.45209
Merci Yann.
J'ai cet article en entier, et je puis le faire suivre à qui le souhaite (pour être honnête c'est Alain Gévaudan qui me l'avait procuré).
Bien amicalement,
Olivier
- Liathach
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 11:09
Y'a des photos des montagnes aussi j'espère!!! Le Taurus j'en rêve depuis longtemps!
Je ne connais que l'Ouest de la Turquie et c'est vrai que dès qu'on sort des circuits touristiques ça devient largement moins facile de se faire comprendre. Le mieux c'est de connaitre quelques mots de turcs. C'est dingue ce que ça change les choses.
Après la sobriété au volant, ça me parait l'évidence même. Surtout en Turquie quand on voit comment ils conduisent!! Pas de problème avec les camions qui arrivent à fond dans votre dos les phares allumés car n'ont clairement pas l'intention de s'arrêter au feu rouge auquel vous vous apprêtez à vous arrêter? Mes plus grosses craintes la-bas. Faut être prévenu mais c'est dur de s'y faire.
Je ne connais que l'Ouest de la Turquie et c'est vrai que dès qu'on sort des circuits touristiques ça devient largement moins facile de se faire comprendre. Le mieux c'est de connaitre quelques mots de turcs. C'est dingue ce que ça change les choses.
Après la sobriété au volant, ça me parait l'évidence même. Surtout en Turquie quand on voit comment ils conduisent!! Pas de problème avec les camions qui arrivent à fond dans votre dos les phares allumés car n'ont clairement pas l'intention de s'arrêter au feu rouge auquel vous vous apprêtez à vous arrêter? Mes plus grosses craintes la-bas. Faut être prévenu mais c'est dur de s'y faire.
Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 11:32
Reportage que nous attendions avec impatience
Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 18:35
Liathach a écrit:Y'a des photos des montagnes aussi j'espère!!! Le Taurus j'en rêve depuis longtemps!
Je ne pense qu'Olivier ait les mêmes photos que moi des Taurus
les Taurus juillet 2013
- Liathach
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 19:31
rémi a écrit:Liathach a écrit:Y'a des photos des montagnes aussi j'espère!!! Le Taurus j'en rêve depuis longtemps!
Je ne pense qu'Olivier ait les mêmes photos que moi des Taurus
les Taurus juillet 2013
Ho l'Emler!! J'ai un copain turc qui doit m'y emmener. Faut juste que je trouve le temps. T'as fait le circuit des 7 lacs aussi?
- Olivier GERBAUDOrchid expert
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Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 19:54
rémi a écrit:Liathach a écrit:Y'a des photos des montagnes aussi j'espère!!! Le Taurus j'en rêve depuis longtemps!
Je ne pense qu'Olivier ait les mêmes photos que moi des Taurus
les Taurus juillet 2013
Non bien sûr, Rémi!
Déjà nous étions en voiture, ensuite nous n'avons pas ton talent pour faire de si grandioses photos!
Merci cependant de nous les avoir montrer,
Olivier
Re: Turquie mai 2017, Monts Taurus, 1: présentation
Mer 21 Juin 2017 - 20:19
Olivier, je parlais des montagnes, pas des photos
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