ophrys gresivaudanica

j'ai découvert l'existence d'ophrys gresivaudanica dans l'OFBL2 l'année dernière donc je suis parti à sa recherche autour de Grenoble. certains grenoblois ayant trouvé des plantes pouvant correspondre autour de Grenoble, j'ai orienté mes recherches dans ces coins là
vers St Georges de Commiers (290 m), j' ai trouvé une dizaine de pieds, dont 6 les uns à côté des autres et les autres un peu plus éloignés, le tout pratiquement au bord de la route
manifestement, c'est une espèce très variable, mais les plantes correspondent plutôt bien à la description du livre (qui est quand même plutôt légère : "comme fuciflora mais port + gracile, fleurs + petites et - nombreuses, labelle bien + petit et fucifloroïde ou scolopaxoïde, de mi juin à mi juillet, de 250 à 750m")

d'ici 5 ans, je pense qu'on aura une vingtaine d'espèces de plus!!!





puis je suis allé prospecté un peu + haut au pied du Vercors (dans le jardin de Wolf!). là j'ai découvert un champ avec au moins 200 pieds, pratiquement tous différents. je dois avouer que je me suis un peu lâché sur les photos (maintenant il faut que trie tout ça pour les montrer), avant dêtre interrompu par un orage monstrueux donc à suivre...

Comme d'habitude, superbes photos Rémi.

Sur une station de 200 pieds tu devais avoir l'embarras du choix pour faire les photos. On peut ainsi voir les différentes formes que peuvent prendre les labelles d'un des derniers ophrys de la saison à fleurir.

Merci pour le partage.

enfin la suite







et un lusus pour finir

Superbe !
J'espère qu'elles seront encore un peu en fleurs dans 3 semaines vers Allevard. j'ai prévu de m'y arrêter en descendant dans le Vercors.

Est-ce que sur une plante il y a toujours la même fleur ou peut-on y voir des différences ?
Excusez ma question de novice.

Je n'ai vu cette espèce qu'en toute fin de floraison l'an dernier, et son aspect élancé était vraiment frappant. Pour la forme des fleurs, bien sûr avec la variation de ce que tu nous montres, il y en a qui ressemblent!!! ces infos seraient à communiquer à Olivier Gerbaud, qui a décrit l'espèce, c'est encore lui le mieux placé pour en parler!

Pour Curieuse, tout dépend de ce que tu mets derrière ton mot "plante". Sur un pied donné, toutes les fleurs se ressemblent, même si celles d'en haut, les dernières à fleuris, sont parfois un peu différentes (plus petites, voire parfois déformées). Par contre entre différents pieds d'une même espèce, il peut y avoir une grosse variabilité. C'est en grande partie ça qui rend bien difficile la limitation entre espèces au sein de nos orchidées, on se retrouve avec une variation plus importante au sein d'une espèce, qu'entre deux espèces voisines!

amitiés,
Nico

j'y suis retourné aujourd'hui, en fait pour voir epipactis muelleri, mais je n'ai pas resisté à refaire des photos.
en fait je n'avais pas tout vu




et surtout ça!

Ah oui, effectivement, beau bouquet final !!
Valérie.

les ophrys un vrai casse tête ! ...... mais quelle beauté
Superbe ! merci Remi

Nico55 a écrit:..
Pour Curieuse, tout dépend de ce que tu mets derrière ton mot "plante". Sur un pied donné, toutes les fleurs se ressemblent, même si celles d'en haut, les dernières à fleuris, sont parfois un peu différentes (plus petites, voire parfois déformées). Nico

C'est exact je me suis mal exprimée; je parlais d'un seul plant car une fleur plus épanouie du bas pourrait être très différente de la dernière ouverte en attendant de trouver sa couleur définitive , différente éventuellement de la première ouverte.
Mais je pense avoir compris que toutes les fleurs sur la même tige donneront la même chose à un moment précis du développement.
Merci de m'aider à commencer ma formation sur les orchidées.

Je rajoute une couche sur les photos de Rémi. Elles sont prises à peu près dans le même coin.

Naivement : quels caractères l'éloignent de fuciflora ?
J'ai déja pas mal de variété dans les fuciflora...
La période de floraison, si j'ai suivi ?

Le quart d'heure grenoblois semble aussi valable pour les Ophrys

• sinon, le caractère filiforme de la plante est souvent assez distinctif
  
• comme les feuilles basales souvent embrassantes et assez étroites,
  

• l'espacement entre les fleurs qui me semble toujours plus grand que chez O.fuciflora (confirmez vous ?)
  
• la taille des fleurs plus petites
  

mais est ce que ça fait une variété ou une espèce ?

Ok avec toi Alain.
En fait il semblerai qu'elle ressemble a tout et a rien. On porrait facilement y mettre le non de plusieurs especes dessus, elle a une telle variabilité... les photos d'Alain et de Remi le montre bien. Finalement c'est peut etre cette variabilité qui fait sont caractere le plus distinctif et puis sa periode de floraison. Elle semble fleurir un mois apres fuciflora ce qui, malgré tout reste un avantage pour pouvoir l'identifier.
Enfin je parle, mais je n'ai pas encore vu la bête !!! Samedi sera peu etre le grand jour!!!

Bonjour à tous,

et merci à Remi pour cette belle présentation d'O. gresivaudanica.
Peut-il d'ailleurs m'envoyer une carte précise de ces stations, pour une mise à jour de sa cartographie.
(Des stations étaient déjà connues de ce secteur).
Certes, la description morphologique du taxon est assez succincte; c'est liè, comme on peut le remarquer ici à sa grande variabilité (pas sur un pied, mais d'un pied à l'autre);
C'est une première originalité; les autres sont sa phénologie
(au mêmes endroits, O. fuciflora fleurit en mai), et sa répartition (plutôt en altitude, sur zones assez séches et calcaires).
O. elatior, qui croît plus bas et plus tard, est quasi toujours fucifloroïde et occupe un espace différent, plus humide, souvent en ripisylve.
D'où le fait de sa déscription.
Des études récentes faites, entre autres, avec Gil et D. Prat (grâce au labo de ce dernier), montre la plus grande proximité de ce taxon avec fuciflora qu'avec scolopax (à l'inverse d'O. santonica: colloque mondial de Dijon il y a deux ans je crois).
Aujourd'hui, je la considère plutôt en sous-espèce (voire en variété, si tout le monde est aussi prêt à le faire pour 90 % des Ophrys décrits!).

Je n'ai plus de tirés-à-part relatifs à ce taxon publié dans le JEO (en français cependant);
mais il me reste sur disquette le manuscrit, sans les photos, disponibles par mail à tous ceux qui le souhaitent.

Bien amicalement,

Olivier Gerbaud.

Merci beaucoup pour ces precisions interessantes !!

pas la peine de me faire languir !!!!