Activité préférée du confiné : la recherche des champignons

Hier 11 novembre, point de cérémonie au Monument aux Morts d'Entrecasteaux. Alors, après avoir coché la case "achats de fournitures nécessaires" (non je rigole), on part avec Hélène  derrière chez nous à la recherche des précieux basidiomycètes :


Première déception au plus beau spot de cèpes du nord d'Entrecasteaux : rien...


Juste un vieux Geastrum tout pourri :


En montant vers la colline, une Ephippigère des vignes bien empêtrée dans les herbes sèches :


Enfins les premiers champignons comestibles, quelques petits-gris le long du chemin :


Aussi quelques espèces inconnues (et non comestibles) :


Enfin Hélène trouve un de ses favoris :


Un sanguin (Lactarius sanguifluus) pas tout jeune, mais encore potable. En Ardèche on l'appelle le Marseillais car apprécié des Phocéens (là-bas c'est plutôt son cousin le lactaire délicieux qui pousse = le safrané au jus orangé). Et comme Hélène est née au-dessus du Vieux Port ...

On voit bien qu'on est pas les seuls à apprécier cette espèce !

Sur les arbres quelques espèces poussent, dont Fomitopsis pinicola peut-être:


Un joli petit inconnu :


On trouve même une petite rosette de bilunulata :


Puis dans un des coins favoris d'Hélène :


Bien caché sous les aiguilles de pins (le sanguin est inféodé au Pin d'Alep) :


Plus loin les rencontres s'enchaînent, il y en a 2 sur cette photo :


Il faut avoir l'œil :


La couleur verdissante est tout a fait normale et n'entame pas le goût du champignon :


Un dernier exemple un peu plus frais :


Le suc rouge est très tachant, on croirait avoir du sang sur les main !

Un dernier champignon qui ressemble à une patate (possiblement Rhizopogon obtextus) :


Bilan de la récolte, un demi kilo au plus, c'est vraiment sec encore.

Vivement la pluie !

Bon appétit Hélène !
Les lactaires  il y en a ici mais ce n'est pas mon truc...
Pour les cèpes de Bordeaux et les girolles je suis preneur.
J'aurai aimé trouver des oreillettes de panicaut, mais ils sont sans doute restés sous terre on ne m'en a pas signalé.

Pas ramassé de champignons cette année ; il y a eu des sorties... Je suis moins attiré sans doute ?

J'ai un compagnon de virée fana de champignons ; veux tu que je lui soumette tes inconnus ?

Bonjour,

Qu'est le nom de genre de bilunulata ? Merci !

Coco

Un demi kilo, ce n’est pas si mal et au moins cela vous a permis de prendre l’air pour la balade et pour l’identification de vos trouvailles

Pourrait on savoir chère Hélène et cher Pierre-Michel quelle est la façon dont vous préparez et dégustez vos "sanguins" ? Vous......dans LE SUD !

Jacques

Les lactaires sont courants en Isère, mais essentiellement ceux au lait orangé : je les trouve difficiles à cuisiner, ils gardent un gout âcre, sauf peut-être ceux qui ont été stérilisés en bocaux.
Au sud du Trièves, on trouve des sanguins, nettement meilleurs ....

Une préparation possible :
Nettoyez au pinceau, vérifiez l'absence de vers au moins dans le pied, posez-les sur une plaque de four légèrement huilée avec le pied en l'air.
Arrosez les lamelles d'huile d'olive, saupoudrez du thym un peu sec, salez et faites griller a four moyen-chaud (7 ?) jusqu'à ce que les lamelles se recroquevillent et caramélisent ...

ClaudeVincent a écrit:Bon appétit Hélène !
J'ai un compagnon de virée fana de champignons ; veux tu que je lui soumette tes inconnus ?

Si tu veux mais ne te sens pas obligé.

xiphioides a écrit:Pourrait on savoir chère Hélène et cher Pierre-Michel quelle est la façon dont vous  préparez et dégustez vos "sanguins" ? Vous......dans LE SUD !  

Jacques

Hélène est la spécialiste sur ce coup-là : après nettoyage, c'est dans une poêle avec de l'huile d’olive, de l'ail et du persil. On laisse réduire jusqu'à ce que l'eau soit évaporée.

Hier, on les a dégusté en accompagnement d'une entrecôte avec des pommes de terre poêlées aux oignons.

Belle épopée mycologique Pierre-Michel et Hélène.

Pour le Polypore marginé, je pense que tu as raison au niveau détermination. Pour confirmer, c'est un champignon qui a une odeur caractéristique très forte ( évoquant celle d'un poulailler ).

De manière générale, pour les déterminations mycologiques sur internet d'après photos, hormis certaines espèces caractéristiques, sans étude microscopique ce n'est pas sérieux.

Bonnes balades à tous les deux !

Pas trop mon truc les champignons, mais joli reportage, et la 9ème photo/planche est très belle.

Bon appétit
Nicole

Aujourd'hui nouvelle recherche : encore un 1/2 kilo, rien de nouveau si ce n'est :


Début de saison poussif ...

pmb a écrit:La couleur verdissante est tout a fait normale et n'entame pas le goût du champignon :

Ils sont fous ces Phocéens
Vraiment pas engageant ton champignon  
Je préfère nettement ceux de Phikippe

Qu'est-ce que tu appelles des petits gris ?

Florence a écrit:

Ils sont fous ces Phocéens
Vraiment pas engageant ton champignon  
Je préfère nettement ceux de Phikippe

Qu'est-ce que tu appelles des petits gris ? [/quote]

Le Petit-Gris c'est Tricholoma terreum (c'est aussi comme ça qu'on l'appelle en Haute-Savoie).

Sinon pour le Sanguin c'est bien sûr affaire de goût mais je t'assure que dans l'assiette il n'a plus du tout cet aspect-là !

pmb a écrit:


Ils sont fous ces Phocéens
Vraiment pas engageant ton champignon  
Je préfère nettement ceux de Phikippe

Qu'est-ce que tu appelles des petits gris ?

Le Petit-Gris c'est Tricholoma terreum (c'est aussi comme ça qu'on l'appelle en Haute-Savoie).

Sinon pour le Sanguin c'est bien sûr affaire de goût mais je t'assure que dans l'assiette il n'a plus du tout cet aspect-là ![/quote]

En Isère et dans la Drôme aussi, on l'appelle le petit gris.
C'est un des champignons les plus connus.
Je vous signale au passage qu'il y en a plein dans un certain vallon drômois bien connu des ophrysiens.
Pour les lactaires, n'y aurait-il pas une confusion entre le lactaire délicieux et le lactaire sanguin ?
Le délicieux ne se trouve que dans le sud de la France.
Vers chez nous, dans le Vercors notamment, il s'agit du lactaire sanguin.
Ici, les gens ne les ramassent que tous petits pour les faire "à la grecque".
Perso, je ne ramasse pas ce champignon.
Je n'ai jamais goûté le délicieux mais paraît-il qu'il est vraiment délicieux.

CP26 a écrit:Pour les lactaires, n'y aurait-il pas une confusion entre le lactaire délicieux et le lactaire sanguin ?
Le délicieux ne se trouve que dans le sud de la France.
Vers chez nous, dans le Vercors notamment, il s'agit du lactaire sanguin.
Ici, les gens ne les ramassent que tous petits pour les faire "à la grecque".
Perso, je ne ramasse pas ce champignon.
Je n'ai jamais goûté le délicieux mais paraît-il qu'il est vraiment délicieux.

Petite précision sur les lactaires qui c'est vrai sont un peu compliqués. En Provence et dans tout le sud (Ardèche, Gard), on différencie 2 espèces traditionnellement :
- le sanguin (Lactarius sanguifluus  qui possède un lait rouge sang, au chapeau pâle à tendance forte au verdissement. C'est celui sur la photo. Un autre lactaire plus montagneux lui ressemble un peu :  L. semisanguifluus plus foncé et plus rouge, aussi bon.
- le safrané (Lactarius deliciosus) dit Lactaire délicieux, au lait orangé quasi fluorescent, au chapeau orangé à taches concentriques et qui verdit peu.

On peut aussi les différencier par les sols : le sanguin préfère le calcaire tandis que le safrané se trouve plutôt sur silice (Ardèche).

Et aussi par les arbres associés :
- Pinus halepensis (pin d'Alep) : L. sanguifluuus (sanguin)
- Pinus sylvestris (pin sylvestre) : L. deliciosus (safrané), L. semisanguifluus
- Pinus pinaster (pin maritime), P. pinea (pin parasol), P. nigra austraica (pin noir d'Autriche) : L. deliciosus (safrané)
- Abies pectinata (sapin) : L. salmonicolor, comestible médiocre
- Picea abies (épicea) : L. deterrimus, comestible médiocre

A vos paniers !

Bien les chanterelles !

Il y en a qui vont se régaler...
Je vois un intrus ?

Amanite rubescens

philippe050170 a écrit:Amanite rubescens

OK, bon dimanche Philippe.

pmb a écrit:

CP26 a écrit:Pour les lactaires, n'y aurait-il pas une confusion entre le lactaire délicieux et le lactaire sanguin ?
Le délicieux ne se trouve que dans le sud de la France.
Vers chez nous, dans le Vercors notamment, il s'agit du lactaire sanguin.
Ici, les gens ne les ramassent que tous petits pour les faire "à la grecque".
Perso, je ne ramasse pas ce champignon.
Je n'ai jamais goûté le délicieux mais paraît-il qu'il est vraiment délicieux.

Petite précision sur les lactaires qui c'est vrai sont un peu compliqués. En Provence et dans tout le sud (Ardèche, Gard), on différencie 2 espèces traditionnellement :
- le sanguin (Lactarius sanguifluus  qui possède un lait rouge sang, au chapeau pâle à tendance forte au verdissement. C'est celui sur la photo. Un autre lactaire plus montagneux lui ressemble un peu :  L. semisanguifluus plus foncé et plus rouge, aussi bon.
- le safrané (Lactarius deliciosus) dit Lactaire délicieux, au lait orangé quasi fluorescent, au chapeau orangé à taches concentriques et qui verdit peu.

On peut aussi les différencier par les sols : le sanguin préfère le calcaire tandis que le safrané se trouve plutôt sur silice (Ardèche).

Et aussi par les arbres associés :
- Pinus halepensis (pin d'Alep) : L. sanguifluuus (sanguin)
- Pinus sylvestris (pin sylvestre) : L. deliciosus (safrané), L. semisanguifluus
- Pinus pinaster (pin maritime), P. pinea (pin parasol), P. nigra austraica (pin noir d'Autriche) : L. deliciosus (safrané)
- Abies pectinata (sapin) : L. salmonicolor, comestible médiocre
- Picea abies (épicea) : L. deterrimus, comestible médiocre

A vos paniers !

Retour sur les lactaires !  

Voici, ce qu' "ils" en disent, en "glanant" sur internet !


Lactaire délicieux (Lactarius deliciosus)

Champignon, champignons comestibles : Lactaire délicieux - Lactarius deliciosus             champignon-comestible.jpg              
Chapeau : jusqu'à 12 cm, d'abord hémisphérique puis étalé et creusé au centre, les bords enroulés se redressant; jaune orangé à zones concentriques orange, taché de vert sombre.
Pied : orange verdâtre, cylindrique, creux et effilé à la base, ponctué de taches orange vif
Lames : décurrentes sur le pied, orange, se salissant au frottement.
Chair : orangée, ferme et cassante, verdissant à l'aiç avec une faible odeur de carotte. Elle laisse sortir un lait orangé doux.
Spores : crème, ornementées.

   Le Lactaire délicieux vit essentiellement dans les bois de pins, sur sol calcaire. L'espèce est commune dès la fin de l'été et en automne. Son chapeau jaune orangé sale est marqué de zones concentriques plus foncées, tachées de vert. Lorsque l'on coupe le pied transversalement, un cercle orange vif, humide, apparaît.
   L'espèce est comestible et se prête fort bien à la conservation. Mais elle jouit d'une réputation usurpée depuis la méprise, il y a plus de deux siècles, du botaniste suédois Carl von Linné. Celui-ci avait entendu parler d'un certain Lactaire à lait rouge orangé, très apprécié dans les régions méridionales. Lorsqu'il crut, à tort, en avoir récolté des spécimens en Suède, il s'empressa de les baptiser « deliciosus », persuadé d'avoir affaire à l'espèce du Midi...

Le Lactaire sanguin (Lactarius sangifluus), le vrai, à chapeau plus rouge, est évidemment de bien meilleure qualité.

Jacques

Pour les description je fait plus confiance au Marcel Bon ... !

Mais le safrané est quand même pas mauvais même s'il n'arrive pas au sanguin. On mange les 2.