Dactylorhiza brennensis

Un article sur l'origine de Dactylorhiza brennensis a été publié dans le J. Eur. Orch. :

Hedrén, M. & Tyteca, D. 2020.- On the hybrid origin of Dactylorhiza brennensis and implications for the taxonomy of allotetraploid Dactylorhiza. Journal Europäischer Orchideen, 52 (1), p. 33-64.

Résumé :
Dactylorhiza brennensis is an allotetraploid member of the Dactylorhiza majalis s.lat. complex, which comprises orchids that combine two genomes from the D. incarnata s.lat. lineage and two genomes from the D. maculata s.lat. lineage (incl. D. maculata subsp. fuchsii). The distribution of D. brennensis is restricted to central France. It was originally described as a subspecies of D. elata, which is distributed further to the south, but it has also been indicated that it resembles the northern D. majalis subsp. integrata (syn. D. praetermissa) and may be related to this taxon as well. On basis of detailed morphometric analysis, it has also been argued that it merits recognition as a separate species. Here, we studied Dactylorhiza brennensis for variation at nuclear and plastid molecular markers and made a comparison with potentially related taxa. We show that D. brennensis combines genes from D. majalis subsp. sesquipedalis (syn. D. elata subsp. sesquipedalis) and D. majalis subsp. integrata, and that it originated by hybridization between already established allotetraploids, rather than by a separate allopolyploidization event from the parental D. maculata and D. incarnata lineages. We also show that D. brennensis integrates the plastid genomes of both parental allotetraploids, which indicates that it has evolved by merger of populations, rather than by hybridization between single individuals. However, the hypothesis that it has hybridized with local population of D. maculata subsp. fuchsii could not be substantiated. Since D. brennensis and its parents belong to the same species according to the biological species concept, we provide the combination D. majalis subsp. brennensis (E.Nelson) D.Tyteca & Hedrén for those who use this concept as basis for taxonomic classification.

Téléchargeable ici : https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal:232131 (cliquez sur "télécharger" à droite).

Ce qui est peut-être le plus innovant, c'est la collaboration entre un lumper (MH) et un splitter (DT). Un petit pas de plus concernant la connaissance du genre Dactylorhiza en France, avec un "D. brennensis" qui serait issu du croisement de "D. praetermissa" (D. incarnata × "D. fuchsii") et de "D. elata" (D. incarnata × "D. maculata"). Souhaitons qu'à l'avenir des progrès soient réalisés avec une étude sur le Dactylorhiza d'Occitanie et le Dactylorhiza de Praubert notamment.

EDIT : pour ma part, je serait assez favorable à un traitement basé sur le bon sens, tel que retenu dans Flora Gallica (Tison & De Foucault, 2014, p. 165-168) :
- Coeloglossum viride (L.) Hartm. (syn. D. viridis (L.) R.M.Bateman et al.)
- Dactylorhiza sambucina (L.) Soo
- Dactylorhiza insularis (L.) O.Sanchez & Herrero
- Dactylorhiza incarnata (L.) Soo
- Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta (O.F.Mull.) P.D.Sell
- Dactylorhiza fuchsii (Druce) Soo
- Dactylorhiza maculata (L.) Soo
- Dactylorhiza saccifera (Brongn.) Soo
- Dactylorhiza majalis (Rchb.) P.F.Hunt & Summerh.
- Dactylorhiza traunsteineri (Saut.) Soo
- Dactylorhiza praetermissa (Druce) Soo
- Dactylorhiza elata (Poir.) Soo (incl. D. occitanica Geniez et al.)
- Dactylorhiza sphagnicola (Höppner) Soo
- Dactylorhiza brennensis (E.Nelson) D.Tyteca & Gathoye.
Même si je suis conscient que dans les Alpes, certaines entités sont difficilement discernables par rapport à d'autres (cruenta vs. incarnata, fuchsii vs. maculata, traunsteineri vs. majalis).

Merci Félix

J'ai toujours un doute sur le D. trausteineri (comme pour D. lapponica, mais tu ne le cites pas).

Bon dimanche à tous!

Je vais avancer la dernière partie de mon CR de l'Est des Alpes, en contemplant les quatre premières Spiranthes déjà en fleurs dans le jardin.

Olivier

Olivier GERBAUD a écrit:J'ai toujours un doute sur le D. trausteineri (comme pour D. lapponica, mais tu ne le cites pas).
Olivier

Dans une présentation de 2010, M.Hedrén rassemblait déjà D.trausteineri et D.lapponica sous D.majalis subsp. lapponica.

Lors d'une balade avec lui dans les Grisons en 2013, il aurait volontiers également classé "nos" D.majalis d'altitude sous D.majalis subsp. lapponica.

Même pour les spécialistes, cela ne doit pas être simple de classifier les Dactylorhiza en se basant sur la morphologie !

Oui, Olivier, dans Flora Gallica, "D. lapponica" est inclu dans "D. traunsteineri", c'est pour ça que je ne l'ai pas cité.

Salut,

Tu pourrais m'envoyer le Pdf je n'arrive pas à le télécharger. (lien peut-être dépassé en temps ?)

Par avance merci

marchand olivier a écrit:Salut,

Tu pourrais m'envoyer le Pdf je n'arrive pas à le télécharger. (lien peut-être dépassé en temps ?)

Par avance merci

Lien corrigé dans le message original.

Un grand merci

Je viens un peu de regarder et il y a un truc qui me turlupine c'est de considérer praetermissa comme un hybride entre incarnata et fuchsii.
De ce que je connais de praetermissa et de l'hybride incarnata x fuchsii, on n'est quand même pas tout à fait dans le même domaine.

Voici praetermissa :



et incarnata X fuchsii





Ca m'interpelle quand même.

As-tu bien mis les photos que tu souhaitais mettre ?

Je serais curieux d'avoir d'autres avis, d'autant plus que je ne connais pas ces plantes in situ (des critères pourraient m'échapper).

Ton incarnata x fuchsii me fait bien penser à un praetermissa variété junialis du Loir et Cher

Je maintiens mes photos avec les noms qui vont avec

Plus de documents ici, ici, ici, ici et ici notamment.

Une petite question pourquoi prendre des échantillon d'espèces ( praetermissa et majalis) si éloignés géograpghiquement de la plante étudiée ?

Cela dit plus je vois de Brennensis et plus j'ai de mal à l'identifier avec précision sur le terrain en utilisant la diagnose initiale de la plante.
J'ai identifié "brennensis" sur une superbe prairie à quelques kilomètres des zones connues et les couleurs type majalis ou des formes types praetermissa étaient bien présentes ce qui pourrait appuyer encore la nouvelle étude.