Anacamptis coriophora VS fragrans VS martrinii

Merci, Philippe, je prends des notes mais hélas pas de corio chez nous  

La clé donnée par JM Lewin dans son Atlas péliminaire des orchidées des PO 1993-1997 (facicule n°8 de Naturalia ruscinonensia, mai 1998, p.79) :

1- Milieu sec; feuilles courtes, casque clair, éperon courbe, labelle fortement taché à lobe central allongé, odeur nette et agréable -> 0. fragrans
-> 2

2- Milieu détrempé; fleurs rouges, éperon assez gros à la base mais décroissant progressivement, courbe, labelle finement ponctué sur toute la surface (gorge y compris) du lobe central qui est court -> O. coriophora
- Milieu humide, au moins en hiver, pouvant être sec à la floraison; feuilles atteignant l'inflorescence, fleurs rouge foncé, éperon gros, horizontal, se terminantbrusquement en crochet court, labelle à peine ponctué à sa base -> O. martrinii

Pour moi la clé n'est pas bonne dans le sens ou je le répète on peut avoir A.coriophora subsp.coriophora sur pelouse sèche (cas de la Chapelle Blanche (73) où les corio sont au sommet d'un pré en pente !!, cas d'Upaix (05) où les corio sont au sommet d'une bute... au moins)

Pas mal tout ça.
Je crois que les taches du labelles sont aussi remarquables, au moins entre corio et fragrans (et en parlant de l'ensemble de la population évidemment.

Pour le milieu sec, en Normandie les deux stations que je connais sont :
1/pré sur coteau, avec Coeloglossum, donc on va dire humide
2/ une zone sableuse POUVANT paraitre sèche mais hébergeant Epi palustris et An laxiflora, donc au moins humide l'hiver (mais en Normandie tout est humide l'hiver  )

Je laisse continuer, je ferai la synthèse après mes plongées lointaines.

GL a écrit:Pour moi la clé n'est pas bonne dans le sens ou je le répète on peut avoir A.coriophora subsp.coriophora sur pelouse sèche (cas de la Chapelle Blanche (73) où les corio sont au sommet d'un pré en pente !!, cas d'Upaix (05) où les corio sont au sommet d'une bute... au moins)

Parler de milieu sec avec corio est un raccourci, car à mon avis, l'espèce est en contact ± permanent avec l'eau. Celui qui peu le plus s'en passer, c'est fragrans, mais quand on le voit pousser, et s'hybrider, avec A. palustris dans les pannes du Grand Travers, on comprend qu'il accepte une certaine humidité.
A. martrinii, montagnard, supporte un (long) enneigement hivernal, puis le déneigement. S'il peut pousser dans des prairies "sèches", il se trouve souvent en bordure de mouillères (où l'herbe est encore verte) ou dans des pelouses longtemps humides le long des ruisseaux de montagne.
Quant à corio (corio), suivant les années il peut paraître pousser dans des prairies "sèches", mais également dans des "mares" (j'en ai vu dans l'Aveyron avec de l'eau jusque sous l'inflorescence). Généralement, ce sont des prairies longtemps humides, à franchement inondées l'hiver, avec comme compagne, en général, A. laxiflora.
Cette clé est valable pour les P-O, mais si on étudie l'hygrographie de chaque station, on doit s'y retrouver.

Je n'avais pas noté tous ces critères concernant les "corios"  
C'est fort intéressant et comme toujours il est difficile d'espérer une clé logique comme un algorythme  

Merci messieurs pour ces infos pertinentes, mais je sais que sur le terrain je n'aurai pas tout en tête...
Mais ce serait bien que plusieurs d'entre vous aident Philippe sur ce long....chantier des clés de détermination.
Comme le font déjà des membres éminents experts ou non.

On n'en finira pas de sitôt mais ça progresse bien  

Mention à Berni qui m'a incité à creuser la différence (subtile) entre hydro et hygro

La difficulté me semble-t-il chez coriophora, c'est la grande variabilité des fleurs (taches, coloration...) qui lui fait ressembler parfois à fragrans... (il est dit dans l'Ofbl2 que le lobe central de coriophora est moins proéminent... mais c'est loin d'être évident !!)
C'est là où le biotope peut aider : si c'est très sec, il y a des chances que ce soit fragrans !!

Je n'ai pas lu, mais si ça se trouve ça peut-être intéressant :

http://www.herbmedit.org/bocconea/16-0669.pdf

Félix-B a écrit:Je n'ai pas lu, mais si ça se trouve ça peut-être intéressant

... une publication qui conclut (si j'ai bien compris), qu'on ne peut conclure grand chose des caractères morphologiques et qu'il vaut mieux attendre un éclairage par les études moléculaires futures...("the highlights the need for molecular studies")   ... au moins c'est ...sage... !!!   

Tu as bien compris.
En gros : il est urgent d'attendre.