Trilogie marseillaise II

Plus urbaine que la première (ici) cette petite promenade dans Marseille nous mènera pourtant plus loin.

Chapitre I

La Cascade des Aygalades

Je vous avais promis en avril, une drôle d'histoire pour début juin, la voici,
Nous avons deux fleuves côtiers qui traversent la ville, l'Huveaune dont je vous parle souvent, mais aussi le Ruisseau des Aygalades qui descend de l'ouest de la chaîne de l'Étoile.
Je voulais vous le montrer mais quand j'y suis allé pour prendre des photos à son endroit le plus avantageux, il n'y avait pas d'eau ! ...
On trouve facilement cette vielle carte postale (sur le net) du début du vingtième siècle :



Comment se faisait-il que je n'avais pas encore vu ça !

Mais ce jour là, je n'ai récolté que de drôles d'explications, dont je passe les détails, qui en résumé donnent :
il n'y a rien à voir, l'eau est ailleurs ! Ce n'était pas sans me rappeler l'histoire de Raymond Devos, "la mer est démontée"...

....Mais me dit-on, si je revenais pour la fête des jardins, je pourrais la voir  

Et là au moins ils ne mentaient pas, sitôt le préfet sur les lieux, la cascade jaillit comme un miracle biblique !




Au milieu d'une végétation inextricable, les restes d'un vieux moulin










Puis le ruisseau descend vers les bassins sud du port




Là, le politique lui aussi resurgit comme un oracle post-biblique, puisque le grand chantier d'Euroméditerranée prévoit de remettre en valeur ce petit fleuve côtier en l'intégrant dans une série de vastes espaces verts... à suivre...

Mais je n'ai pas encore la réponse quant à la gestion de l'eau du cours. Moi dont la douce folie est d'être plutôt animiste et de voir une rivière, une cascade comme autant d'esprits, d'êtres qui nous chantent la beauté du monde, je suis en droit de me demander si elle n'est pas confisquée par quelques industries locales comme les carrières voisines...



Chapitre II

Plumes de printemps (fin)

Pas de nouveauté, mais je m'intéresse de plus en plus à une mise en séquence des scènes, comme on a déjà pu le voir. Pour l'instant je préfère ces séquences au film.

Dans les jardins on entend souvent la petite Fauvette mélanocéphale de loin



La même au dessus de mon banc







Ce bout de laine l'intéresse pour son nid, elle finira par l'avoir !

Une autre Fauvette tout près de là






Il y a là un banc très bien placé près d'une fontaine bien connue des oiseaux, et des ornithophiles...













Le Goéland préfère les grands bassins






Sur l'étang la Cane à fort à faire avec les Carpes qui frayent trop près de ses canetons









Un petit coup de bec a éloigné les importuns qui continuent leur raffut plus loin




Dans la palmeraie voisine, ce sont les Verdiers qui s'animent, bâtir, nourrir et surveiller...


















Certains "spots" offrent parfois de l'inattendu : ce jour là à Luminy, je venais de m'assoir sous mon arbre préféré lorsqu'au bout de dix minutes, ça remut dans les broussailles








Cette familiarité n'étant pas de bon augure, je me déplace, mais là aussi








Ils sont au moins quatre et ne tenant pas à rencontrer la mère, je quitte ce petit point d'eau, après tout chacun son tour !


Arrêtons-nous un moment sur un "spot" intéressant. Chaque fois que j'y vais, il s'y passe quelque chose. Là le Jarret rejoint l'Huveaune et l'eau est ensuite détournée pour la station d'épuration (décidément !)

Les Bergeronnettes grises, ici en train de pêcher des petits poissons, ce qui n'est signalé nulle part comme composante de leur alimentation...

Le couple



Un va-et-vient incessant pour nourrir les jeunes


















Ce n'est qu'au bout de quelques jours que j'ai compris qu'elles nichaient à proximité dans un palmier, toujours le même, d'où elles appelaient les jeunes nidifuges. Si quelqu'un passait trop près, elles se perchent alors un peu plus loin, le bec plein de mouches, d'insectes ou même de pain.










On pouvait y voir voir aussi les Hirondelles de fenêtre venir prendre de la boue pour consolider ou construire de nouveaux nids












Avant-hier ce fut la visite furtive d'un Héron, cinq minutes, et trois poissons





















Et voici la plus chanceuse des mamans Canes du quartier, car ils ont beaucoup de prédateurs (chats, chiens, hérons, goélands, faucons, mais surtout des "gens" ...


















Il n'a pas beaucoup plu depuis longtemps, mais dès qu'il se forme quelques belles flaques, les grenouilles apparaissent comme par magie





La Bergeronnette des ruisseaux apprécie aussi










À cet endroit où le lit est à sec, il y a souvent des fleurs qui sortent du lot (sortes de Pavot ?)






Plus haut j'ai retrouvé le Crabier chevelu et l'Aigrette garzette










Avant de descendre vers la mer, un petit détour par la Villa Magalone, bastide du XVIIe siècle reprise par la ville pour y installer une école de musique










Je découvre avec vous, je n'y avais jamais été, et ça m'a bien plu par une sorte de charme désué

Il y a aussi des petits canards






Une trentaine de grands Tulipiers




Des vieilles pierres, entre lesquelles je trouverais une pensée sauvage   (une de mes photos préférée de cette année)








Ces derniers jours j'étais sur le bas de l'Huveaune, là où l'eau est un peu saumâtre, et j'ai eu la surprise de rencontrer cette espèce de poisson appelée ici Bavarelle (Blennie) et il s'agit de fait de Salaria pavo, la Blennie paon




C'est ce qui nous emmène au

Chapitre III

Coquillages et crustacés

Non pas sur la plage abandonnéé, puisque pour faire d'autres photos je me dis, pourquoi pas le Vieux-Port ?

Sars, Dorades, Marbrés, Mulets, Gobies sont bien présents












Mais je serai très étonné de voir autant de Blennies, apparemment toutes de l'espèce paon


















Et voici le mâle ( je n'en ai vu que deux) reconnaissable à son bonnet orangé




Sinon tous les deux/trois mètres, beaucoup de jeunes, comme ci-dessous où ils essaient de déloger un crabe ( peut-être une petite araignée de mer) car ils sont très territoriaux. Ce poisson est plutôt particulier car il est très observateur, sort parfois la tête hors de l'eau (certains de ses cousins équatoriaux grimpent aux arbres ) et ce que je peux témoigner, c'est que c'est le seul poisson qui m'ait mordu pour se dégager, dans mon enfance j'en ai beaucoup pêchés, mais maintenant je pourrais plus)






C'est quand même beau quand ça ondule dans l'onde, presque hypnotique




[ Remarque : je pense qu'il serait avantageux d'étudier des lieux comme le Vieux-Port de Marseille ou d'ailleurs, ici c'est environ 250 000 m² de superficie... Les efforts ne coûteraient financièrement pas chers, mais ces derniers temps je n'ai vu que des pubs pour la bière... la suite n'est pas plus reluisante. Bref, on est cons, ils sont salauds ...]

Autre port de Marseille mais bien plus petit, celui de la Madrague du Mont-Rose m'a étonné par ces coquillages, en l'occurence, Bernard l'hermite et Pagures (Clibanarius erythropus), en fait par leur besoin de coquilles pour leur corps sans protection, ils nous en ramènent du fond vers le bord ! Cool...








De drôle de bêtes : Anémone tomate et Anémone verte (Actinia equina)






Ainsi qu'une plante vasculaire à fleurs monocotylédones rarement citée en botanique (Posidonia oceanica)




C'est en fin de compte dans la partie la plus maritime de l'Huveaune que j'ai trouvé une autre espèce de Blennie (Aidablennius sphynx) parmi de petits paysages marin et des crabes






La Favouille (Pachygrapsus marmoratus)








Le Fioupélan (Eriphia verrucosa)












Sinon pour aller plus loin, il suffit de renter chez soi,

le 11 juin, faisant une photo de la Lune, je m'aperçois que je vois comme des petits points clignoter autour de ce que je croyais être Vénus, après photo agrandissement et recherche internet, je me rends compte qu'il s'agit de Jupiter et de trois de ces satélites



La Lune et Jupiter



Jupiter et tois de ces satélites alignés à sa droite, le quatrième point lumineux, je sais pas




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