Le règne de l' araignée

On en trouve parfois perchées sur nos orchidées sauvages, mais pas seulement, et le milieu naturel est peuplé d' une multitude d' espèces que l' on ne remarque pas forcément, je veux parler des araignées.
Pour ma part, j' ai commencé à m' intéresser à ces bestioles après une rencontre faite dans les dunes alors que j' étais, le nez dans l' herbe, à photographier un criquet.
Il s' agissait d' une Lycose dite aussi Araignée loup, une femelle  (Arctosa perita) portant une partie de sa progéniture (trois jeunes en l' occurrence) sur l' abdomen. C' est une araignée errante (sans toile) chassant à terre.



Si cela intéresse quelques uns (ou unes), je pourrai rassembler dans un sujet les photos de certaines espèces que j' ai rencontrées dans les dunes au cours de mes balades.
 
En attendant, si le monde des araignées ne vous est pas indifférent, je vous signale un reportage qui repasse sur Arte le 1er février prochain, à une heure matinale.
Alors, à vos magnétoscopes !

http://www.arte.tv/guide/fr/047594-000/le-regne-de-l-araignee

 Geo, d'accord pour un sujet avec tes rencontres d' araignées des dunes

Elle me fait penser à hogna radiata que j'avais rencontré à St Vallier ( 06 ) mais hélas elle n'avait pas de petits sur son dos.

Bonjour Evelyne,

Pas simple la détermination des espèces chez les araignées.

Celle que tu as photographiée me fait penser à la Lycose de Narbone (Lycosa narbonensis/tarentula) plutôt qu' à Hogna radiata.
Les traits distinctifs de chacune des espèces sont indiqués ICI
J' ai trouvé dans les dunes d' Erdeven une Lycose identifiée comme étant Hogna radiata par les spécialistes fréquentant le forum Bretagne Vivante.



Qu' en penses-tu ?

En dehors des araignées crabes que avons tous rencontrées sur nos orchidées, voilà d' autres rencontres faites dans ce milieu dunaire au hasard des balades de 2014 notamment, année où je me suis penché d' un peu plus près sur ces étranges arachnides.

Sur la dune fixée d' Erdeven le 29 juin 2014, voilà une autre photo de Lycose (Hogna radiata), araignée loup errante sur la végétation rase de la dune fixée.



Dans un buisson de saules rampants de la dune fixée, le 23 juillet au fond du tunnel d' une toile assez impressionnante par sa taille se tenait une Agélène à labyrinthe (Agelena labyrinthica).
Il a fallu la taquiner un peu pour qu' elle daigne se montrer.


En balade sur le tombolo de la presqu'île de Gâvres, le 3 septembre d' autres Lycoses en chasse sur le sol.
L' Alopecosa cursor



La seconde, appartient au genre Pardosa aux longues épines perpendiculaires aux pattes, du groupe de celles à fine bande médiane sur prosoma (céphalothorax).


Et ce même jour deux araignées sauteuses Salticidés (se déplaçant et capturant ses proies par des sauts).

La première possède une livrée toute noire assortie de quelques arcs blancs, pattes noires avec des poils grisâtres qui évoquent Pellenes nigrociliatus mais on s' en tiendra à Pellenes sp.



L' autre, porte des couleurs marron clair sur l' arrière du céphalothorax, plus foncé sur l' avant.
Il pourrait s' agir de Sitticus saltator , dans le doute : Sitticus sp.




Sur la dune fixée de Kerouriec (Erdeven), 12 septembre 2014 lors de cette sortie ophrysienne, cette araignée très mobile au sol ne m' a pas permis de faire des photos, un tant soit peu exploitables, autre que celle ci.
Encore une Lycose du genre Alopecosa qui serait Alopecosa cuneata


Sur la dune fixée à végétation rase, lors d' une balade  le 28 septembre 2014 en bordure de la Petite mer de Gâvres , cette araignée très mobile s' est planquée à l' abri sous les plantes.
Je n' ai pu faire que deux photos, dont voici la meilleure, avant de la perdre.
Elle appartiendrait au groupe Zelotes sl. (sensu lato) (qui prend en compte: Zelotes, Trachyzelotes et Urozelotes)


les Lycoses étaient aussi de sortie, si bien que j' ai pu faire une bonne série de photos de ces quatre spécimens que j' ai placés dans le genre Pardosa.

N° 1


N° 2


N° 3



N° 4



La N° 4 possède un céphalothorax dont la forme diffère des trois autres, et l' habitus est aussi assez différent. Ça lui donne des airs de Pardosa monticola.

Pour celles ci, la bande médiane fourchue du céphalothorax et les couleurs oranges rougeâtres de l' abdomen m' orientent vers Alopecosa cursor pour toute la série.

N° 1


N° 2


N° 3


N° 4


N° 5


La N° 2 possède des extrémités noirâtres des fémurs et une couleur plus foncée des tibias et tarses notamment ?
Ça pourrait entrer dans la variabilité de l' espèce. Les couleurs étant plus pales sur les autres spécimens, on retrouve aussi sur ceux là la base des fémurs un peu plus claire que l' extrémité, me semble-t-il.

Une autre année, j' avais observé le 04 mai 2012 sur une plante d' arrière dune l' espèce : Micrommata ligurina de la famille Heteropodidae.


Poursuivant ma découverte des d'araignées, j' ai aussi pu trouver dans la maison, le garage, à la cave et dans le jardin d' autres espèces que je pourrai mettre à la suite de ce post si vous êtes intéressés par cette faune qui traine aussi chez moi.  

Très belles photos notamment celle de l'Agélène à labyrinthe sur sa toile! ça rend ses petites bestioles plus sympathiques...

Frédéric

Une belle série

Tu nous rends les araignées esthétiques Georges

Heureusement celles là n'intéressent pas les chinois...

Georges...Je ne savais pas que tu t'y connaissais en araignées !!!!

Je vois que nous avons encore de belles découvertes à faire sur les dunes à notre prochain passage.

Et oui, j'avais eu bpc de mal à déterminer mon araignée, au regard de :le monde des insectes, = lycosa narbonensis, merci Georges

bentiquouille a écrit: Georges...Je ne savais pas que tu t'y connaissais en araignées !!!!

Disons plutôt que je suis en perpétuel apprentissage et quand on se contente de faire de la photo, c' est généralement insuffisant pour déterminer les espèces. Il faut souvent se contenter du genre car chez les arachnides l' identification des espèces est hyper délicate. Pour multiplier les chances d' aboutir à une identification fiable, elle nécessite bien souvent l' examen des genitalia, i.e. de l' épigyne des femelles ou les pédipalpes chez les mâles. Il faut en effet savoir que chaque espèce possède, comme les serrures et les clés qui vont avec, une configuration des organes sexuels mâle/femelle adaptée, unique. C' est un avantage qui facilite les identifications à condition de pratiquer des captures et l' examen des spécimens sous binoculaire, donc pas possible sur le terrain et cela exclut aussi la possibilité de les relâcher dans leur environnement, à moins d' habiter sur place. Cette singularité chez les arachnides explique aussi pourquoi il n' existe pas d' hybridation. Cela n' exclut pas d' observer une variabilité à l' intérieur d' une même espèce qui se traduit pas des habitus plus ou moins nets à nos yeux.
Ces pratiques sont réservées aux spécialistes et chercheurs, car il faut déjà être sûr d' être en présence de spécimens adultes. La sélection n' est déjà pas simple pour l' amateur car ces bestioles passent par plusieurs mues avant la maturité sexuelle d' une part. Ces pratiques ne correspondent pas non plus à mon éthique, je cherche avant tout à prendre du plaisir à observer la nature et à conserver une image de ces moments de contemplation pour les partager, sans me prendre la tête d' autre part. Trouver les caractères visuels constants d' une espèce sur des spécimens, même adultes qui ne mesurent souvent pas plus de quelques millimètres relèvent quelquefois de "mission impossible", et même avec des objectifs macros.
Quand on ne pratique que la photo, sur des bestioles très mobiles sur le terrain, craintives et ne faisant aucun effort pour prendre des poses photogéniques, il faut souvent se contenter de la famille, du genre, d' un groupe et au mieux d' une relative probabilité d' occurrence pour les espèces ne fabricant pas de toile comme c' est le cas pour bon nombre d' araignées des dunes, errantes ou sauteuses.

Superbes photos (comme d'habitude) de notre Georges qui comme dit Annie est un vrai puits de science

geo_lh a écrit:

bentiquouille a écrit: Georges...Je ne savais pas que tu t'y connaissais en araignées !!!!

Disons plutôt que je suis en perpétuel apprentissage et quand on se contente de faire de la photo, c' est généralement insuffisant pour déterminer les espèces. Il faut souvent se contenter du genre car chez les arachnides l' identification des espèces est hyper délicate. Pour multiplier les chances d' aboutir à une identification fiable, elle nécessite bien souvent l' examen des genitalia, i.e. de l' épigyne des femelles ou les chélicères chez les mâles. Il faut en effet savoir que chaque espèce possède, comme les serrures et les clés qui vont avec, une configuration des organes sexuels mâle/femelle adaptée, unique. C' est un avantage qui facilite les identifications à condition de pratiquer des captures et l' examen des spécimens sous binoculaire, donc pas possible sur le terrain et cela exclut aussi la possibilité de les relâcher dans leur environnement, à moins d' habiter sur place. Cette singularité chez les arachnides explique aussi pourquoi il n' existe pas d' hybridation. Cela n' exclut pas d' observer une variabilité à l' intérieur d' une même espèce qui se traduit pas des habitus plus ou moins nets à nos yeux.
Ces pratiques sont réservées aux spécialistes et chercheurs, car il faut déjà être sûr d' être en présence de spécimens adultes. La sélection n' est déjà pas simple pour l' amateur car ces bestioles passent par plusieurs mues avant la maturité sexuelle d' une part. Ces pratiques ne correspondent pas non plus à mon éthique, je cherche avant tout à prendre du plaisir à observer la nature et à conserver une image de ces moments de contemplation pour les partager, sans me prendre la tête d' autre part. Trouver les caractères visuels constants d' une espèce sur des spécimens, même adultes qui ne mesurent souvent pas plus de quelques millimètres relèvent quelquefois de "mission impossible", et même avec des objectifs macros.
Quand on ne pratique que la photo, sur des bestioles très mobiles sur le terrain, craintives et ne faisant aucun effort pour prendre des poses photogéniques, il faut souvent se contenter de la famille, du genre, d' un groupe et au mieux d' une relative probabilité d' occurrence pour les espèces ne fabricant pas de toile comme c' est le cas pour bon nombre d' araignées des dunes, errantes ou sauteuses.

Très intéressant ...
Je ne connaissais pas toutes ces histoires de serrures chez les araignées.
Lesquelles araignées vont devoir être éduquées à faire un peu plus d'efforts pour prendre des poses photogéniques
Je rajoute la photo d'une araignée très jolie vue dans le fameux vallon (donc rien à voir avec les dunes) où comme vous voyez il n'y a pas que des orchidées.
Je l'ai déterminée comme étant Eresus cinnaberinus mâle. Mais comme je ne suis pas allée faire du voyeurisme sur ses parties génitales, j'ai sans doute tout faux

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Christine j'ai vu la même a la tête de la dame

CP26 a écrit:...Je l'ai déterminée comme étant Eresus cinnaberinus mâle. Mais comme je ne suis pas allée faire du voyeurisme sur ses parties génitales, j'ai sans doute tout faux

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Non, ce n' est pas faux. Cette espèce est identifiable sans examen des pièces génitales par ses caractères morphologiques et coloration très caractéristiques, ce qui montre que, là comme ailleurs , il existe des exceptions aux règles générales.
Je ne connais pas cette espèce plus commune dans le sud que dans l' ouest assurément, mais d' après les ouvrages et sites spécialisés l' identification parait correcte.
Actuellement, l' espèce a pour nom valide Eresus kollari et pour synonymes E. niger et E. cinnaberinus, et sur cette photo il s' agit bien d' un mâle, le dimorphisme sexuel est très accentué aussi dans cette famille Eresidae.

Merci pour toutes ces précisions.
En tout cas, elle est très belle.
Les photos sont parfois trompeuses ...
On a l'impression ici qu'elle est de grande taille mais en fait, c'est une toute petite araignée et j'ai bien failli l'écraser sans m'en rendre compte.

Belles photos Georges et commentaires intéressants  . Christine Bravo !! pour les magnifiques couleurs de cette  araignée , digne des tropiques