Ophrys pseudoscolopax

Olivier GERBAUD a écrit:Bonsoir Pierre-Michel,
on va prendre le sujet à l'envers, puisque pour toi c'est une bonne identité:
c'est quoi O. pseudoscolopax?
(synonyme de vetula pour les Devillers; et encore une fois, comment répondre ici sans connaître la taille du labelle?).
Olivier.

Pour avoir vu des vetula (dans les stations et avec la description de Risso) et des O. pseudoscolopax (là le nom choisi importe peu) dans la même journée, je peux te dire que cette synonymie me laisse perplexe (j'aimerai connaître ce qu'ils appellent vetula, juste pour voir...)

Pour O. pseudoscolopax la réponse est un peu dans mon post précédent :
- taille du labelle : 10 à 15 mm (il y en a de très gros !)
- labelle pendant (pour toutes les formes)
- extrême variabilité de la forme du labelle, à l'intérieur et entre les différentes populations (c'est là où souvent ça coince..) : de la forme scolopaxoïde pure à la forme fucifloïde pure ! Ce caractère (car c'en est bien un) est difficile à appréhender dans les petites populations (je ne parle même pas des individus isolés...), mais il ne se retrouve pas chez scolopax et fuciflora.
- gibbosités divergentes même pour les formes fuci.
- pétales plutôt fins et allongés, mais caractère variable lui aussi (on peut le vérifier dans les grandes populations) !
- macule souvent complexe, variable même entre les fleurs d'un même individu (ça peut se trouver !)
- sommet du labelle (côté appendice, donc) souvent "carré", un peu à la manière des vetula mais moins accentué. Ce caractère se retrouve dans les formes scolopaxoïdes, ce qui permet souvent de le distinguer même en l'absence de formes fuci.
- floraison plus tardive que scolopax (3 à 4 semaines dans les mêmes stations). Il fleurit avec Anacamptis pyramidalis, O. apifera, alors que scolopax est fané.

Cette extrême variabilité rend perplexe beaucoup d'observateurs, et conduit souvent à des déterminations hasardeuses à mon sens (gracilis...) ou à des "éclatements" taxonomiques inutiles.

L'année passée j'étais dans l'arrière-pays niçois avec quelques "druenticistes" convaincus, mais les populations rencontrées étaient toutes de la même veine : pseudoscolopax, pseudoscolopax...

Je remets pour savoyarde les exemples de variabilités que j'ai déjà cité dans un autre post, pour montrer ce que cela peut donner sur le terrain :
- à Forcalquier (04)
- à Aubenas-les-Alpes (04)
- à Upaix (05)
- à Rochefort-en-Valdaine (26) (peut-être pas loin de chez toi ?)
Étonnant, non ?

savoyarde a écrit:Bonjour à tous,
je vous remercie pour vos réponses.
Tout d'abord, non je n'ai pas pensé à mesurer la taille du labelle. Commençant juste dans le monde des orchidées, il y a beaucoup de choses pratiques que je ne sais pas encore.
Ensuite, j'aurai quelques petites questions (pour bien comprendre). Pourquoi "mon" ophrys n'est pas Apifera ou Santinoca ? Quels sont les critères permettant de l'affirmer ?
Et comment déterminer qu'il s'agit (peut-être) d'une O. pseudoscolopax ?
Désolée de poser tant de questions, mais je le re-dis, c'est pour être sûr de bien comprendre.
Merci à l'avance !

Ce n'est pas apifera car le gynostème n'a pas un bec en trompe d'éléphant, les pétales ne sont pas petits et verts, la macule est trop complexe, l'appendice n'est pas recourbé en dessous du labelle... (entre autres!)

Ce n'est pas santonica car la fleur paraît trop grande (mais c'est une sensation, il faudrait la mesurer pour être sûr), le labelle trop étalé / carré, les gibbosités trop grosses...

C'est à mon sens O. pseudoscolopax pour les raisons évoquées dans mon post précédent.