Encore un exemple de gestion catastrophique
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yann59
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- yann59
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Encore un exemple de gestion catastrophique
Mar 27 Mar 2018 - 11:35
A quelques kilomètres de chez moi un site ornithologique a été victime d'un bureau d'étude environnemental commandité par la région.
Il y avait une population d'environ 250 pieds d'apifera (et non 87 comme stipulé dans le doc) , il en reste aujourd'hui une dizaine.
"Le Département du Nord a pour projet d’araser les hauts de digues et de les pousser dans l’eau d’un
ancien bassin de décantation de la sucrerie Béghin-Say afin d’y adoucir les pentes et d’y créer de
nouveaux habitats écologiques favorables à la faune et à la flore."
Le résultat est bien sur comme dans toute la région une invasion par la Berce du caucase.
Les orchidées ont disparues car elles ont été transplantées dans une argile fraîchement retournée,au préalable, par bulldozer.
Pour mémoire une personne a été amendée pour cueillette d'une fleur d'ophrys en 2015, après avoir fait la une des journaux locaux.
Encore un bel exemple de gestion environnementale.
Le document est à télécharger ici :https://www.dropbox.com/s/jet8yhpgym9jw6z/SITE%20NATURA%202000%20%C2%ABLES%20CINQ%20TAILLES%C2%BB%20ZPS%2007%20-%20FR.pdf?dl=0
Les 87 pieds d’Ophrys abeille (Ophrys apifera) sont donc répartis en 5 stations de 2 à 60 pieds.
Le nombre de pieds impactés par le projet correspond essentiellement à ceux situés sur la digue Est
du bassin Est, soit 60 pieds, représentant 68,97% du nombre total de pieds recensés à l’échelle du
site. La plupart des pieds impactés sur le haut de cette digue sont regroupés par petites stations de
2 à 4 pieds sur une surface approximative d’1 m2. La surface totale d’habitat impactée est donc
évaluée à environ 20 m2, si l’on prend une moyenne de 3 pieds par m2.
Les 27 autres pieds ne seront pas impactés car ils sont situés en dehors de l’emprise du projet de
travaux. Ils représentent 31,03 % du nombre total de pieds recensés à l’échelle du site.
Même si 70 % de la population d’Ophrys abeille présente sur le site sera impactée, celle-ci étant une
espèce considérée comme assez commune (TOUSSAINT & al., 2005) et n’étant, par ailleurs, pas
menacée à l’échelle du Nord - Pas-de-Calais, l’impact sur la survie de l’espèce sera faible, aux
échelles régionale ou nationale.
Au regard de ces différents éléments, l’impact direct sur la population d’Ophrys abeille (Ophrys
apifera) à l’échelle du site apparaît comme moyen.
Par ailleurs, de façon à supprimer les impacts potentiels de dégradation des espèces situées en
dehors de la zone de projet mais à proximité, le chantier fera l’objet d’un suivi par un ingénieur
écologue (voir détail dans le chapitre relatif aux mesures d’accompagnement).
ça j'adore
Il y avait une population d'environ 250 pieds d'apifera (et non 87 comme stipulé dans le doc) , il en reste aujourd'hui une dizaine.
"Le Département du Nord a pour projet d’araser les hauts de digues et de les pousser dans l’eau d’un
ancien bassin de décantation de la sucrerie Béghin-Say afin d’y adoucir les pentes et d’y créer de
nouveaux habitats écologiques favorables à la faune et à la flore."
Le résultat est bien sur comme dans toute la région une invasion par la Berce du caucase.
Les orchidées ont disparues car elles ont été transplantées dans une argile fraîchement retournée,au préalable, par bulldozer.
Pour mémoire une personne a été amendée pour cueillette d'une fleur d'ophrys en 2015, après avoir fait la une des journaux locaux.
Encore un bel exemple de gestion environnementale.
Le document est à télécharger ici :https://www.dropbox.com/s/jet8yhpgym9jw6z/SITE%20NATURA%202000%20%C2%ABLES%20CINQ%20TAILLES%C2%BB%20ZPS%2007%20-%20FR.pdf?dl=0
Les 87 pieds d’Ophrys abeille (Ophrys apifera) sont donc répartis en 5 stations de 2 à 60 pieds.
Le nombre de pieds impactés par le projet correspond essentiellement à ceux situés sur la digue Est
du bassin Est, soit 60 pieds, représentant 68,97% du nombre total de pieds recensés à l’échelle du
site. La plupart des pieds impactés sur le haut de cette digue sont regroupés par petites stations de
2 à 4 pieds sur une surface approximative d’1 m2. La surface totale d’habitat impactée est donc
évaluée à environ 20 m2, si l’on prend une moyenne de 3 pieds par m2.
Les 27 autres pieds ne seront pas impactés car ils sont situés en dehors de l’emprise du projet de
travaux. Ils représentent 31,03 % du nombre total de pieds recensés à l’échelle du site.
Même si 70 % de la population d’Ophrys abeille présente sur le site sera impactée, celle-ci étant une
espèce considérée comme assez commune (TOUSSAINT & al., 2005) et n’étant, par ailleurs, pas
menacée à l’échelle du Nord - Pas-de-Calais, l’impact sur la survie de l’espèce sera faible, aux
échelles régionale ou nationale.
Au regard de ces différents éléments, l’impact direct sur la population d’Ophrys abeille (Ophrys
apifera) à l’échelle du site apparaît comme moyen.
Par ailleurs, de façon à supprimer les impacts potentiels de dégradation des espèces situées en
dehors de la zone de projet mais à proximité, le chantier fera l’objet d’un suivi par un ingénieur
écologue (voir détail dans le chapitre relatif aux mesures d’accompagnement).
ça j'adore
- CP26
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Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mar 27 Mar 2018 - 16:36
Tu n'aimes pas la berce du Caucase ?
_________________
Christine
- yann59
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Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mar 27 Mar 2018 - 16:44
si dans un herbier c'est joli
- HY
- Nb messages : 1385
Localisation : GIF-sur-Yvette
Inscription : 21/02/2012
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mar 27 Mar 2018 - 17:30
J'ai beaucoup aimé le terme "pièce externe du périgone" pour désigner un sépale..... ma botanique est certes lointaine, mais il me semblait que périgone ne désignait que les seuls tépales.
La destruction des Ophrys apifera n'est pas l'apanage du nord, malheureusement c'est plus général (Evry il y a 2 ans).
HY
La destruction des Ophrys apifera n'est pas l'apanage du nord, malheureusement c'est plus général (Evry il y a 2 ans).
HY
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mer 28 Mar 2018 - 1:48
À suivre de près. J'e suis assez dubitatif quant au succès de l'opération de sauvetage, car :
1 - Si le champignon nécessaire à la germination des graines n'est pas présent dans le substrat, quand bien même il s'agit de la même terre, sachant que le bouleversement du terrain n' est pas du tout favorable à sa survie, je doute fort du succès des semis.
2 - Par ailleurs, et encore pour assurer le maximum de chance à la transplantation, j'ai toujours entendu dire qu'il fallait prélever avec les bulbes le maximum de terre dans la motte extraite, de façon favoriser la reprise, en permettant de sauvegarder au mieux le fameux champignon associé à la plante et le mycorhize qu'il forme avec les racines.
... Voire deux ?
1 - Si le champignon nécessaire à la germination des graines n'est pas présent dans le substrat, quand bien même il s'agit de la même terre, sachant que le bouleversement du terrain n' est pas du tout favorable à sa survie, je doute fort du succès des semis.
2 - Par ailleurs, et encore pour assurer le maximum de chance à la transplantation, j'ai toujours entendu dire qu'il fallait prélever avec les bulbes le maximum de terre dans la motte extraite, de façon favoriser la reprise, en permettant de sauvegarder au mieux le fameux champignon associé à la plante et le mycorhize qu'il forme avec les racines.
... Voire deux ?
- yann59
- Nb messages : 373
Localisation : Lille
Inscription : 15/04/2014
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mer 28 Mar 2018 - 9:54
Pour la transplantation du bulbe pas de soucis que le champignon soit absent, par contre il y a une chance infime que les graines germent un jour dans le nouveau terrain.
J'ai encore un dossier sous le coude avec cette fois 400 pieds impactés. Je sais bien qu'apifera n'est pas rare mais quand même.
Plus on veut soit disant protéger plus on aménage comme si on voulait modeler la nature (chemin avec ternaire, parking, détournement de cours d'eau, etc), globalement on fait pire que mieux.
J'avais à 2km de chez moi une zone boisée avec des milliers de platanthères, des centaines d'apifera, cette zone est devenue le parc Mosaic, c'était un havre de diversité...c'est devenu un parc urbain pour bobos.
Les chemins boueux ont laissé place aux chemins bien propres avec bordures béton, les zones les plus humides sont devenues des étangs car on a coupé franc des arbres (aulnes, peupliers, érables) qui équilibraient les niveaux d'eau. Les orchidées ont disparu ainsi que d'autres plantes peu communes.
On parle d’ingénierie de l'environnement...
Il y a heureusement des zones dont la gestion est une réussite indéniable mais je serai curieux de voir le bilan au niveau national.
J'ai encore un dossier sous le coude avec cette fois 400 pieds impactés. Je sais bien qu'apifera n'est pas rare mais quand même.
Plus on veut soit disant protéger plus on aménage comme si on voulait modeler la nature (chemin avec ternaire, parking, détournement de cours d'eau, etc), globalement on fait pire que mieux.
J'avais à 2km de chez moi une zone boisée avec des milliers de platanthères, des centaines d'apifera, cette zone est devenue le parc Mosaic, c'était un havre de diversité...c'est devenu un parc urbain pour bobos.
Les chemins boueux ont laissé place aux chemins bien propres avec bordures béton, les zones les plus humides sont devenues des étangs car on a coupé franc des arbres (aulnes, peupliers, érables) qui équilibraient les niveaux d'eau. Les orchidées ont disparu ainsi que d'autres plantes peu communes.
On parle d’ingénierie de l'environnement...
Il y a heureusement des zones dont la gestion est une réussite indéniable mais je serai curieux de voir le bilan au niveau national.
- jringenbachfr
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Inscription : 03/05/2008
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Mer 28 Mar 2018 - 14:24
- liparis29
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Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Ven 30 Mar 2018 - 23:24
Sur ce site N2000, l'orientation du Docob est clairement ornithologique. L'Ophrys apifera n'est pas rare dans ce département, beaucoup moins que certains oiseaux, donc cela ne me choque pas temps que cela. Il faut parfois faire des choix et prioriser.
La réhabilitation d'un espace naturel ne se fait pas sans casser des oeufs ...
Il ne faut pas confondre une réhabilitation, qui a une vision à moyen et/ou long terme, et un aménagement qui à une vision à court terme sans vonlonté d'améliorer l'existant.
En revanche, la méthodologie de transplantation, la récolte de graines, ça ou rien c'est pareil !!!
ils veulent surement se donner bonnes consciences. Le problème de la berce aurait du être également anticipé.
Le paragraphe de présentation de l'espèce laisse penser que l'auteur ne connait pas grand chose aux orchidées et le terme de bulbe pour parler d'un tubercule, aie, aie, aie.
La réhabilitation d'un espace naturel ne se fait pas sans casser des oeufs ...
Il ne faut pas confondre une réhabilitation, qui a une vision à moyen et/ou long terme, et un aménagement qui à une vision à court terme sans vonlonté d'améliorer l'existant.
En revanche, la méthodologie de transplantation, la récolte de graines, ça ou rien c'est pareil !!!
ils veulent surement se donner bonnes consciences. Le problème de la berce aurait du être également anticipé.
Le paragraphe de présentation de l'espèce laisse penser que l'auteur ne connait pas grand chose aux orchidées et le terme de bulbe pour parler d'un tubercule, aie, aie, aie.
- yann59
- Nb messages : 373
Localisation : Lille
Inscription : 15/04/2014
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Sam 31 Mar 2018 - 9:49
non là ceux sont bien des aménagements. J'ai scannés des photos prises il y a plus de 20 ans et mis en face celle d'aujourd'hui, envoyé le tout au Conseil regional. J'ai reçu une réponse me disant qu'en effet ils accusaient la "mauvaise appréciation de l'étude pré-projet". En attendant le résultat est désastreux.
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Sam 31 Mar 2018 - 19:20
CP26 a écrit:Tu n'aimes pas la berce du Caucase ?
En tout cas n'essaye pas de t'y frotter !!!
les apifera son plus doux au toucher quand même ... et non allergisant !
_________________
Pierre-Michel
Cartographe FFO du Var
Site Orchidées de Provence http://pm.blais.pagesperso-orange.fr/
- Bernard Ginesy
- Nb messages : 2542
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Inscription : 21/01/2011
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Sam 31 Mar 2018 - 20:27
yann59 a écrit:Pour la transplantation du bulbe pas de soucis que le champignon soit absent, par contre il y a une chance infime que les graines germent un jour dans le nouveau terrain.
J'ai encore un dossier sous le coude avec cette fois 400 pieds impactés. Je sais bien qu'apifera n'est pas rare mais quand même.
Plus on veut soit disant protéger plus on aménage comme si on voulait modeler la nature (chemin avec ternaire, parking, détournement de cours d'eau, etc), globalement on fait pire que mieux.
J'avais à 2km de chez moi une zone boisée avec des milliers de platanthères, des centaines d'apifera, cette zone est devenue le parc Mosaic, c'était un havre de diversité...c'est devenu un parc urbain pour bobos.
Les chemins boueux ont laissé place aux chemins bien propres avec bordures béton, les zones les plus humides sont devenues des étangs car on a coupé franc des arbres (aulnes, peupliers, érables) qui équilibraient les niveaux d'eau. Les orchidées ont disparu ainsi que d'autres plantes peu communes.
On parle d’ingénierie de l'environnement...
Il y a heureusement des zones dont la gestion est une réussite indéniable mais je serai curieux de voir le bilan au niveau national.
100% d'accord avec ton constat, à Luminy c'est le massacre ! Je préfère ne pas commenter
- yann59
- Nb messages : 373
Localisation : Lille
Inscription : 15/04/2014
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Sam 31 Mar 2018 - 20:52
Il ont agrandit le campus je suppose?
- Bernard Ginesy
- Nb messages : 2542
Localisation : Marseille
Inscription : 21/01/2011
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Dim 1 Avr 2018 - 9:21
Pas encore ( il y a en effet un projet) Mais ils ont refait la route qui y mène ( sur deux km) en supprimant les petits chemins de terre qui la bordaient et en coupant des dizaines de feuillus qui ne gènaient absolument personne et beaucoup de végétation basse, élagage des branches basses, plantation de pins (!) et apparament couverture d'une résurgence d'eau qui faisait un joli petit ruisseau où venaient boire de nombreux oiseaux, ils ont aussi tout arrasé au tractopelle : bien plat, pelouse et des grands pins espacés... adieu serpents grenouilles libellules martin pêcheur ...
C'est d'ailleur général sur l'ensemble des parcs de la ville, on coupe du bois, à se demander s'il n'y a pas un trafic de biomasse !
Si on réplique que c'est de la prévention contre les incendies, alors pourquoi couper des chênes verts et des sureaux pour planter des pins ?
C'est d'ailleur général sur l'ensemble des parcs de la ville, on coupe du bois, à se demander s'il n'y a pas un trafic de biomasse !
Si on réplique que c'est de la prévention contre les incendies, alors pourquoi couper des chênes verts et des sureaux pour planter des pins ?
Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Dim 1 Avr 2018 - 9:45
Bernard Ginesy a écrit:Pas encore ( il y a en effet un projet) Mais ils ont refait la route qui y mène ( sur deux km) en supprimant les petits chemins de terre qui la bordaient et en coupant des dizaines de feuillus qui ne gènaient absolument personne et beaucoup de végétation basse, élagage des branches basses, plantation de pins (!) et apparament couverture d'une résurgence d'eau qui faisait un joli petit ruisseau où venaient boire de nombreux oiseaux, ils ont aussi tout arrasé au tractopelle : bien plat, pelouse et des grands pins espacés... adieu serpents grenouilles libellules martin pêcheur ...
C'est d'ailleur général sur l'ensemble des parcs de la ville, on coupe du bois, à se demander s'il n'y a pas un trafic de biomasse !
Si on réplique que c'est de la prévention contre les incendies, alors pourquoi couper des chênes verts et des sureaux pour planter des pins ?
Bien dit Bernard
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Pierre-Michel
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- THIERRY
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Re: Encore un exemple de gestion catastrophique
Dim 1 Avr 2018 - 21:19
Ecoeurant !!!!
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